OTAGES DU MONDE/STOP A LA BURQA D'INDIFFERENCE: LA FRANCE DOIT REPONDRE A L'APPEL DE DETRESSE DE NOS CONCITOYENS.
Capture d'écran de la vidéo dans laquelle apparaît l'otage français retenu en Somalie et diffusée mercredi 9 juin 2010.
"La France peut supporter la vérité (حقيقةאמתtruth)..." 
Par FrancoisFillon (cliquez sur le Lien)http://www.dailymotion.com/FrancoisFillon
"Je demande au peuple français de tout mettre en œuvre pour ma libération" Message du 09 juin 2010 envoyé par un homme, agent des services de renseignement Français, retenu en otage depuis près d'un an en Somalie...
"Nous sommes désormais, en danger de mort..." Message du 08 Avril 2010, envoyé par Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, deux Hommes, Français, journalistes de France Télévisions, retenus en otages depuis plus de 200 jours en Afghanistan...
Gilad Shalit/גלעד שליט, un jeune homme de 20 ans né le 28 août 1986, Franco-Israélien, conscrit de l'Armée Israélienne, capturé le 25juin 2006 lors son service militaire, otage depuis plus de 4 ans...
Michel Germaneau, un homme de 78 ans, né en 1932, Français, ingénieur en retraite, oeuvrant pour une ONG en Afrique à la construction d'une école, souffrant d'une grave maladie de coeur, avec peu d'espoir, plus de famille hormis la France et aucuns médicaments, enlevé par des membres de l'Aqmi* (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), otage depuis bientôt 100 jours au Niger...*( un ultimatum de ses ravisseurs fixe son exécution au 26 juillet 2010 si la France reste muette)
Il s'est adressé en Mai 2010, au Président de la République Française Nicolas Sarkozy, via une vidéo transmise par ses ravisseurs, pour lui demander d'oeuvrer à sa libération...Depuis, le silence, des deux côtès, comme pour les autres...
La France a seulement "indiqué" récemment que sa mobilisation restait "totale" pour parvenir à sa libération...
En étes vous sûr, Monsieur Fillon?
"Quo Veritas...! Veritas odium parit...? Vae soli...? Vae victis...? Quis custodiet ipsos custodes...?"*
Chronique sur les Otages du Monde :
page dédiée à Aung Sang Suu Kyi Prix Nobel de la Paix & Michel Germaneau, homme de bonne volonté...
Notre "démocratie d'un prétendu humanisme moderne"* est en sursis si nous ne réagissons pas.
*:Merci d'écouter le message de Claude Lévi-Strauss en milieu de page (Vidéo & Bande son)
Le triste exemple de l’obligation d’enfants et de familles d’otages à monter seuls, en première ligne, pour défendre un Père, un Frère ou une mère suite à notre manque de réactivité à est inadmissible. Nous ne devons pas succomber à un égoïsme lâche, à l’ignorance humaine et culturelle, aux doutes et encore moins aux sirènes de l’extrémisme ethnique ou religieux.
Cette position ne doit plus être tolérable. Elle ne peut que nous ramener directement à une déroute intime, aux camps de concentrations et aux murs de la honte. Hier des enfants pour ne pas oublier leur mère, aujourd'hui des personnes agées pour ne pas oublier Michel Germaneau et demain...des rats pour nous défendre?
Robert Badinter a eu cette expression il ya peu: "L'homme est un rat pour l'homme." Le loup est un chef de famille, un chef de meute et un individu responsable, sa devise est "protéger et servir". Le rat est un profiteur, un égoïste et un solitaire sa devise est "tout pour moi et Dieu pour tous". Toute la question est de savoir dans laquelle de ses deux espèces animales nos politiques se reconnaissent. Une chose est certaine, s'ils font le mauvais choix et que nous restons à prier, nous seront tous responsables d'une lente et douloureuse agonie démocratique. Ce sera la fin d'une espèce en voie de disparition, la notre...
Les institutions Françaises sont basées sur une Constitution Républicaine pas sur une Charia autistique (0)* qui se veut droit-d’hommiste.
Notre mauvaise gestion des crises et notre silence liés a une méconnaissance volontaire ou non de ces conflits sont à la base de la perte de milliers voir de millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers le Monde.
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier: Que dire...?
Le comité de soutien à Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs accompagnateurs, otages dans la vallée de la Kapisa en Afghanistan, depuis 180 jours, a organisé le jeudi 24 juin 2010 dans la salle du conseil de la mairie du 9e arrondissement une conférence débat sur le thème: «Mieux connaître l’Afghanistan».
La situation des otages français, mais aussi celle de leurs accompagnateurs afghans, a été évoquée au cours de cette soirée.Notre devoir de citoyens d’un pays encore "libre" se doit de traiter impérativement nos lacunes au regard de cette question.
Si une conclusion est difficile à définir pour le moment, suite au manque d'informations directes et indirectes, il semble que le profil et les motivations de ceux qui les tiennent en otage commencent à faire surface.
La possibilité que Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière soient aux mains d'une faction de Pachtouns Indépendants, non-contrôlée directement par les Talibans pro-Al Qu’Aïda, est une option tout à fait viable.
Le calme apparent de cette faction vis à vis des médias et du gouvernement ressemble plus à une politique correspondante à celle des FARC Colombiens qui avaient pris en otage la Sénatrice Franco-Colombienne Ingrid Betancourt en 2002.
De plus, le texte laconique, lu d’une voix calme par les deux otages, durant l’enregistrement vidéo parvenu à la presse le 08 Avril 2010 puis le silence de leurs ravisseurs doublé de l’immobilisme médiatique des autorités Afghanes et Françaises ainsi que le contexte géopolitique au sein de la vallée de la Kapisa permet de prendre, en toute conscience, ces informations et leurs aspect, pour des faits plausibles du caractère non-extrémiste, du moins à l’heure actuelle, de cette situation, qui, si elle n’est pas encore critique, peut le devenir à tous moments, suivant le comportement des uns et des autres.
Sur ce point, tous les participants se sont accordés sur le fait que Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière sont vivants mais qu’il est impératif de maintenir sur eux avec fermeté et intelligence, une attention journalistique affiché, au plan publique et politique pour qu'ils ne deviennent pas des icônes pour leurs familles, des martyrs pour la Presse, et in fine, deux victimes de plus portées aux rangs des prises d'otages, des actes terroristes et des dommages collatéraux issus de l’enlisement de conflits d'intérêts rendus interminables suite à l'utilisation d'une politique le plus souvent matérialiste et artificieuse*.
Vidéo Reportage:OTAGES FRANCE 3 : LE SOUTIEN DES CITOYENS (Reportage) /CONTINUONS À NOUS MOBILISER pour la libération d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalistes de France 3 Otages en Afghanistan depuis le 29 décembre 2009. PARTAGER cette vidéo. Merci.
Otages en sursis:Que faire...?
La réalité de ces 30 dernières années sur le dénouement des prises d'otage(s) dans le Monde doit nous faire prendre conscience de la précarité de notre position dans de telles situations et à l'urgence de comprendre rapidement les mécanismes les plus utiles à l'instauration d'un dialogue constructif applicable à toutes négociations.
En premier, sur l’Ecoute, le fond, en restant informé pour comprendre objectivement la situation.
En second, sur l’Ethique, la forme, le respect impératif de l’image d’hommes, de femmes, d’enfants, de citoyens.
En trois, sur l’Empathie, le terrain, pour ne pas oublier et rester solidaires.
S.I.D.H/ INVOLVED NEWS:Hommage au travail en zone de Guerres des Journalistes, Photographes et Reporters pour êtres la voix de tous les Otages du Monde.
Bien que ces conflits soient pour partie d’ordre politique, ils ont engendré avec le temps et le pourrissement des relations Internationales des crises humanitaires (otages, déportés, génocides), puis sociétales (ethniques, religieux, sexuelles) et in fine environnementales (réchauffement planétaire, gaspillage des ressources, non respect de risques normés, Haïti, France, Etats-Unis, etc.…).
La preuve avec la dernière utilisation de celle-ci et son échec patent dans la tentative de régler "rapidement" la prise en otages d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
L’ordre donné de cacher derrière un écran de fumée le nom des deux journalistes sous prétexte d'une négociation « faussement diplomatique » pour ensuite servir une addition malsaine, honteuse de la respectabilité de la diplomatie, scandaleusement outrageante pour leurs famille, illégitime pour la Presse Nationale et Internationale et, de surcroît, consternante pour l'opinion, encore prise en otage, entre paroles maladroites, temps de perdu et considérations indignes de l'intelligence d'un service qui se dit "secret".
L'utilisation de cette méthode "spécieuse" ne relève plus de l'information mais d'une consternante réalité médiatique à la limite du surréallisme politique. Elle cache bien mal sont manque de mansuétude vis à vis des otages et de plus attise l'exitation des extrémistes de tout bords.. Au final, ce genre "d'otagegate" laisse une impression d'impuissance crasse ce qui ne fait que renforcer davantage la détermination, l'assurance et le développement des zones de non droits.
Elle a déjà été utilisée et a démontré ses limites, il y a moins de 10 ans, suite à une tentative avortée de soustraire Ingrid Betancourt, prisonnière par les FARC dans la jungle Colombienne.
Bref, une véritable gabegie politique et économique digne des méthodes d’une autocratie et très éloigné de tous sentiments diplomatiques et Républicains.
Journalistes: Otages de la Politique!
Certes, la couverture médiatique d’enlèvements de personnalités telles que Philippe Rochot, Florence Aubenas, Ingrid Betancourt et bien d'autres, Françaises ou non, connues ou inconnues, ne peut être considéré à juste titre comme une référence objective, ni même nous donner la certitude que rendre publique une prise d’otage puisse, au sens diplomatique du terme, être une promesse de préalable à toute libérations mais, on ne doit pas non plus estimer subjectivement que celle-ci soit un vecteur négligeable dans la réussite des négociations.
Pour être vraiment utile, elle ne doit pas faire face à une "Cellule Ethnocentriste de Crise " mais doit être intégré en préalable à un "Conseil de Médiation" qui en fixe la forme, le contenu, et les limites, dans un ensemble prescrit. Au mieux, ce Conseil limite les coups médiatiques fatales en terme d'image. Au pire, il doit avoir tout pouvoir de contenir les débordements nuisibles aux négociations et à l'entretien d'un dialogue univoque vers une sortie de crise pour les victimes d'actes terroristes.
Politiques: Stop à la prise en otages de la diplomatie!
La realpolitik, au sens premier, est par principe une gestion très diplomatique de la négociation et de la paix. Elle tend à éviter de recourir à la course aux surenchères politiques, économiques et militaires. Elle est basée sur une prise de décision en toute connaissance de cause pour sauveger un maximum d'options. Un de ses moyens est une large acceptation par l'opinion publique et un fonctionnement basé sur une confiance mutuelle des différents acteurs qui la composent.
D’où l’importance d’une véritable mise au point, des droits et des devoirs de chacun et chacune (gouvernements, presses, citoyens) qui doit être conforme à la convention de Genève et, respectueuse de la Déclaration Internationale des Droits de l’Homme. L’anéantissement des prises d’otages, des actes terroristes et des groupuscules extrémistes ici et ailleurs est à ce prix.
Il faut revenir à la concordance des temps, entre une proposition principale "l'Etat", et une proposition subordonnée "la Presse". La bonne gouvernance des deux sous l'oeil vigilant et responsable des citoyens au sein d'une entité acculturé(3) est une solution à envisager pour mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement ,fondés sur un partenariat durable pour pouvoir enfin répondre solidairement aux attaques croissantes des manipulateurs pseudo-révolutionnaires cachés dans les décombres de nos sociétés sclérosées par nos certitudes de néo-colonialistes impénitents.
"Parallèlement au monde islamique, la France de la Révolution subit le destin réservé aux révolutionnaires repentis, qui est de devenir les conservateurs nostalgiques de l'état de choses par rapport auquel il se situèrent une fois dans le sens du mouvement."(1)* « Tout progrès culturel est fonction d’une coalition entre les cultures. »** Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques/Le Retour (1955)*/Race et Histoire** .
La défense et la transmission des notions de liberté, d’égalité et de fraternité sont vitales pour notre pays, pour le respect de nos citoyens à l’Etranger, pour l’image d’une France protectrice d'une juste cohérence dans le Monde.
Il est primordiale de retrouver une diplomatie unanimement respectée, garante de l’intégrité physique et morale des personnes, qu’elles soient journalistes, politiques, humanitaires, simples citoyens, Français ou non; il y va de notre avenir à tous.
Citoyens: Appel à la résistance contre la prise en otages de nos consciences!
C’est à nous tous de continuer à démontrer, de manière formelle, notre devoir à ne pas oublier l'article 1 de la déclaration qui nous unie, ensemble, et dont il est sûr, qu'il reste notre meilleur rempart, à l’aliénation, l'inculture et la fatalité des conflits inter-civilisationels.
Je relaye à ce propos, l’appel de Georges Lefeuvre, le 24 juin 2010, à Paris, lors de la conférence organisé par Le comité de soutien à Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs accompagnateurs.
« Il est temps de remettre en pratique la politique du thé » Georges Lefeuvre, ancien diplomate Français en poste pendant 7 années dans cette zone de tensions et spécialiste des zones tribales et des Talibans.
Cette appel répond en écho à un autre...
Souvenons nous du 70e anniversaire de l' Appel à la résistance du Général de Gaulle, fêté ce 18 Juin 2010.
Combien sommes nous véritablement à avoir compris les paroles de fond du Général?(2) :
Nos traditions Républicaines et notre volonté sont le meilleur argument pour trouver une solution juste, équitable et durable vers une acculturation (3) prévisible et inéluctable pour traduire les désirs et les besoins innérants à l'accomplissement d'une civilisation durable en ce début de XXIe siècle.
A ce propos et en dernier point, je ne peux que conseiller à tous la relecture du récit sur l'ethnologie contemporaine "Tristes Tropiques" écrit par Claude Lévi-Strauss, anthropologue, ethnologue et Humaniste Français, décédé le 30 Octobre 2009, dans l'année de son 100e anniversaire, 2 mois jour pour jour avant l'enlèvement de nos deux journalistes, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages dans la jungle Afghan, depuis 7 mois.
1-Voir plus bas dans le texte "Le Retour" extrait de Tristes Tropiques
TRISTES TROPIQUES/ Le Retour...
Extrait du chapitre 9: "Une indifférence terriblement autiste... "
Cette neuvième et dernière partie intitulée « Le retour » pourrait être rebaptisée : « Triste ethnologue » ou « Le non-retour ». L’homme, le savant et sa discipline semblent être arrivés au bout de la nuit d’un voyage à la fois intime et historique, éreintés d’avoir fait le tour de la condition humaine – en un mot : entropologisés(1). Et l’on pourrait presque faire dire à l’ethnologue ces vers du poète Paul Verlaine:
_______________________________________Claude Lévi-Strauss
"Je ris de l’Art, je ris de l’Homme aussi, des chants,Des vers, des temples grecs et des tours en spirales qu’étirent dans le ciel vide les cathédrales..."
Et je vois du même œil les bons et les méchants.
______________________________________________1908-2009
Claude Lévi-Strauss parle de l'islamisme et de nos sociétés...
Sur le plan esthétique, le puritanisme islamique, renonçant à abolir la sensualité, s'est contenté de la réduire à des formes mineures : parfums, dentelles, broderies et jardins. Sur le plan moral, on se heurte à la même équivoque d'une tolérance affichée en dépit d'un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident. En fait, le contact des non-musulmans les angoisse. Leur genre de vie provincial se perpétue sous la menace d'autres genres de vie, plus libres et plus souples que le leur, et qui risquent de l'altérer par la seule contigüité.
Plutôt que parler de tolérance, il vaudrait mieux dire que cette tolérance, dans la mesure où elle existe, est une perpétuelle victoire sur eux-mêmes. En la préconisant, le Prophète les a placés dans une situation de crise permanente, qui résulte de la contradiction entre la portée universelle de la révélation et l'admission de la pluralité des fois religieuses. Il y a là une situation "paradoxale" au sens pavlovien, génératrice d'anxiété d'une part et de complaisance en soi-même de l'autre, puisqu'on se croit capable, grâce à l'Islam, de surmonter un pareil conflit. En vain, d'ailleurs : comme le remarquait un jour devant moi un philosophe indien, les musulmans tirent vanité de ce qu'ils professent la valeur universelle de grands principes : liberté, égalité, tolérance ; et ils révoquent le crédit à quoi ils prétendent en affirmant du même jet qu'ils sont les seuls à les pratiquer.
Un jour, à Karachi, je me trouvais en compagnie de Sages musulmans, universitaires ou religieux. A les entendre vanter la supériorité de leur système, j'étais frappé de constater avec quelle insistance ils revenaient à un seul argument : sa simplicité. La législation islamique en matière d'héritage est meilleure que l'hindoue, parce qu'elle est plus simple. Veut-on tourner l'interdiction traditionnelle du prêt à intérêt : il suffit d'établir un contrat d'association entre le dépositaire et le banquier, et l'intérêt se résoudra en une participation du premier dans les entreprises du second. Quant à la réforme agraire, on appliquera la loi musulmane à la succession des terres arables jusqu'à ce qu'elles soient suffisamment divisées, ensuite on cessera de l'appliquer - puisqu'elle n'est pas article de dogme - pour éviter un morcellement excessif : "there are so many ways and means..."
Tout l'Islam semble être, en effet, une méthode pour développer dans l'esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d'une très grande (mais trop grande) simplicité. D'une main on les précipite, de l'autre on les retient au bord de l'abîme. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles pendant que vous êtes en campagne ? Rien de plus simple, voilez-les et cloîtrez-les. C'est ainsi qu'on en arrive au burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique avec sa coupe compliquée, ses guichets en passementerie pour la vision, ses boutons-pressions et ses cordonnets, le lourd tissu dont il est fait pour s'adapter exactement aux contours du corps humain tout ne le dissimulant aussi complètement que possible. Mais, de ce fait, la barrière du souci s'est seulement déplacée, puisque maintenant il suffira qu'on frôle votre femme pour vous déshonorer, et vous vous tourmenterez plus encore. Une franche conversation avec de jeunes musulmans enseigne deux choses : d'abord, qu'ils sont obsédés par le problème de la virginité prénuptiale et de la fidélité ultérieure ; ensuite que le purdah, c'est-à-dire la ségrégation des femmes, fait en un sens obstacle aux intrigues amoureuses, mais les favorise sur un autre plan : par l'attribution aux femmes d'un monde propre, dont elles sont seules à connaître les détours. Cambrioleurs de harems quand ils sont jeunes, ils ont de bonnes raisons pour s'en faire les gardiens une fois mariés.
Hindous et musulmans de l'Inde mangent avec leurs doigts. Les premiers, délicatement, légèrement, en saissant la nourriture dans un fragment de chapati (on appelle ainsi ces larges crêpes, vite cuites en les plaquant au flanc intérieur d'une jarre enfouie dans le sol et remplie de braises jusqu'au tiers). Chez les Musulmans, manger avec ses doigts devient un système : nul ne saisit l'os de la viande pour ronger la chair. De la seule main utilisable (la gauche étant impure, parce que réservée aux ablutions intimes), on pétrit, on arrache les lambeaux ; et quand on a soif, la main graisseuse empoigne le verre.
En observant bien ces manières de table qui valent bien les autres, mais qui du point de vue occidental semblent faire ostentation de sans-gêne, on se demande jusqu'à quel point la coutume, plutôt que vestige archaïque, ne résulte pas d'une réforme voulue par le Prophète : "ne faites pas comme les autres peuples qui mangent avec un couteau", inspiré par le même souci, inconscient sans doute d'infantilisation systématique, d'imposition homosexuelle de la communauté par la promiscuité qui ressort des rituels de propreté après le repas, quand tout le monde se lave les mains, se gargarise, éructe et crache dans la même cuvette, mettant en commun, dans une indifférence terriblement autiste*, la même peur de l'impureté associée au même exhibitionnisme. La volonté de se confondre est d'ailleurs accompagnée par le besoin de se singulariser comme groupe, ainsi l'institution du purdah : "que vos femmes soient voilées pour qu'on les reconnaisse des autres !".
La fraternité islamique repose sur une base culturelle et religieuse. Elle n'a aucun caractère économique ou social. Puisque nous avons le même dieu, le bon musulman sera celui qui partagera son houka [narguilé, NDLR] avec le balayeur. Le mendiant est mon frère en effet : en ce sens, surtout, que nous partageons fraternellement la même approbation de l'inégalité qui nous sépare ; d'où ces deux espèces sociologiquement si remarquables : le musulman germanophile et l'Allemand islamisé ; si un corps de garde pouvait être religieux, l'Islam paraîtrait sa religion idéale : stricte observance du règlement (prières cinq fois par jour, chacune exigeant cinquante génuflexions) ; revues de détail et soins de propreté (les ablutions rituelles) ; promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l'accomplissement des fonctions religieuses ; et pas de femmes. [...]
Il m'a fallu rencontrer l'islam pour mesurer le péril qui menace aujourd'hui la pensée française. Je pardonne mal [à l'Occident] de me présenter notre image, de m'obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. Chez les musulmans comme chez nous, j'observe la même attitude livresque, le même esprit utopique, et cette conviction obstinée qu'il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarassé aussitôt. A l'abri d'un rationalisme juridique et formaliste, nous nous construisons pareillement une image du monde et de la société où toutes les difficultés sont justiciables d'une logique artificieuse*, et nous ne nous rendons pas compte que l'univers ne se compose plus des objets dont nous parlons. Comme l'Islam est resté figé dans sa contemplation d'une société qui fut réelle il y a sept siècles, et pour trancher les problèmes de laquelle il conçut alors des solutions efficaces, nous n'arrivons plus à penser hors des cadres d'une époque révolue depuis un siècle et demi, qui fut celle où nous sûmes nous accorder à l'histoire. [...] Parallèlement au monde islamique, la France de la Révolution subit le destin réservé aux révolutionnaires repentis, qui est de devenir les conservateurs nostalgiques de l'état de choses par rapport auquel il se situèrent une fois dans le sens du mouvement.*
Vis-à-vis des peuples et des cultures encore placés sous notre dépendance, nous sommes prisonniers de la même contradiction dont souffre l'Islam en présence de ses protégés et du reste du monde. Nous ne concevons pas que des principes, qui furent féconds pour assurer notre propre épanouissement, ne soient pas vénérés par les autres, au point de les inciter à renoncer à leurs principes propres, tant devrait être grande, croyons-nous, leur reconnaissance envers nous de les avoir imaginés en premier. Ainsi l'Islam qui, dans le Proche-Orient, fut l'inventeur de la tolérance, pardonne mal aux non-musulmans de ne pas abjurer leur foi au profit de la sienne, puisqu'elle a sur toutes les autres la supériorité écrasante de les respecter.* [...]
On ne saurait imaginer de contraste plus marqué que celui du Sage [bouddhiste] et du Prophète. Ni l'un ni l'autre ne sont des dieux, voilà leur unique point commun. A tous autres égards ils s'opposent : l'un chaste, l'autre puissant avec ses quatre épouses ; l'un androgyne, l'autre barbu ; l'un pacifique, l'autre belliqueux ; l'un exemplaire et l'autre messianique. Mais aussi, douze cent ans les séparent ; et c'est l'autre malheur de la consience occidentale que le christianisme qui, né plus tard, eût pu opérer leur synthèse [du bouddhisme et de l'Islam], soit apparu "avant la lettre" - trop tôt - non comme une conciliation a posteriori de deux extrêmes, mais passage de l'un à l'autre : terme moyen d'une série destinée par sa logique interne, par la géographie et par l'Histoire, à se développer dorénavant dans le sens de l'Islam ; puisque ce dernier - les musulmans triomphent sur ce point - représente la forme la plus évoluée de la pensée religieuse, sans pour autant en être la meilleure : je dirais même en étant pour cette raison la plus inquiétante des trois.
Claude Levi-Strauss -1955- Tristes Tropiques/ Terre Humaine...
(1)* : « Plutôt qu’anthropologie, il faudrait écrire “entropologie” le nom d’une discipline vouée à étudier dans ses manifestations les plus hautes ce processus de désintégration. »* (Lévi-Strauss, Tristes tropiques [1955], Paris, Presses Pocket, coll. « Terre Humaine/Poche », 1984, p. 496). Ce néologisme est construit à partir du substantif « entropie », phénomène physique que Lévi-Strauss considère comme inhérente à la dynamique de toute civilisation.
Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, otages en Afghanistan, depuis 7 mois...
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Une version US est en cours. En effet, les ravisseurs exigent, notamment, que la France intercède auprès des USA pour la libération de prisonniers afghans, retenus dans des prisons afghanes ou américaines.
Signez la pétition de Reporters sans frontières demandant la libération des deux journalistes français kidnappés en Afghanistan, exhortant les autorités françaises à faire preuve de la retenue et de la discrétion qu’elles avaient elles-mêmes demandées : http://www.rsf.org/fr-petition36145... Otages de la politique: Journalistes!
Aujourd’hui, du moins sur un plan médiatique, il devient évident que la politique du camouflage si elle reste utile au réglement de certains objectifs validés et prédéterminés à l'avance devient de facto dans les prises d'otages une technique de cataplasme stérile vis à vis d'un terrorisme difficile à conscrire par nature, complexe dans son fonctionnement et aléatoire dans sa pratique.
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