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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
27 mars 2010

DIMANCHE DES RAMEAUX:QU'EST-CE QUE CA CHANGERA ?

édito & Homélie
du Dimanche 28 mars 2010

Dimanche des Rameaux et de la Passion
Année C

Dans la chair et dans la foi

Que s’est-il passé au moment de la mort de Jésus sur la Croix ?

L’obscurité a-t-elle envahi la terre, par une sorte d’éclipse du soleil, avant que le rideau du Temple se déchire, comme nous l’entendons dans le récit selon saint Luc ?

Y a-t-il eu un tremblement de terre ? comme l’ajoute l’évangile selon saint Matthieu : « Et voilà que le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent et de nombreux corps de saints trépassés ressuscitèrent » (Mt 27, 51-52).

Père Christian Lancrey-Javal

Disons ceci :

Objectivement, et historiquement, il s’est passé quelque chose d’extra-ordinaire, au sens le plus fort, qu’atteste la réaction du témoin le moins soupçonnable qui soit : le Centurion romain « glorifie Dieu » et s’exclame : "Sûrement, cet homme était un juste !" (Lc 23, 47) ; « Vraiment cet homme était fils de Dieu ! » (Mc 15, 39). C’est un païen qui dit ça, c’est une brute qui est bouleversée.

Quant aux autres signes, ils disent l’amour des évangélistes. Ces signes correspondent à ce que chacun d’entre nous a vécu ou vivra au moment de la mort d’un proche : la fin d’un monde. Un effondrement, comme une tour de verre qui explose, comme la dislocation de tous nos sentiments.

Voilà ces deux aspects à vivre pour entrer dans la Passion du Christ : la réalité historique d’un événement qui a changé la face du monde, et l’expérience personnelle, intime, de l’amour crucifié.

Père Christian Lancrey-Javal

l'homélie du curé

Qu’est-ce que ça changera ?
Dimanche des Rameaux
28 mars 2010
Lc 22, 14 – 23, 56
Sainte Catherine de Sienne, né le dimanche des rameaux 1347.Elle est la sainte protectrice des journalistes et des médias .
Qu’est-ce que cela changera d’avoir été Chrétien, au jour de notre mort ?
D’avoir été chrétien : je ne veux pas seulement dire de venir à cette messe des Rameaux, et d’en rapporter chez soi : ce qui est déjà bien, surtout si vous les mettez, comme le veut la tradition, sur les crucifix qui sont au mur chez vous, ce qui signifie déjà qu’il y a des crucifix aux murs…
Qu’est-ce que cela changera d’avoir été Chrétien : c’est-à-dire de croire que Jésus est le Fils de Dieu ?
La divinité du Christ, la divinité du Christ vrai homme et vrai Dieu, est le cœur de notre foi, et c’est le moment où la Passion selon saint Luc bascule (au point que cela marque le début de la lecture brève) : « Tu es donc le Fils de Dieu ! »
Jésus répond : « Vous le dites : je le suis. »
Et eux : ça leur suffit - « Qu'avons-nous encore besoin de témoignage ? »…
Et ils l'amènent à Pilate » (cf. Lc 22, 70-23, 1)
Là l’engrenage se met en marche, le rejet se transforme en procès politique. Il y a bien une tentative de la part de Pilate de s’en débarrasser, en renvoyant Jésus à Hérode, ce qui donne à l’évangéliste l’occasion de nous mettre en garde contre les fausses amitiés, comme celle d’Hérode et Pilate, qui, « ce même jour, devinrent deux amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant » (23, 12).
Qu’est-ce que cela changera d’avoir cru au Christ au jour de notre mort ?
D’avoir moins peur ?
L’agonie de Jésus, la terrible sueur de sang dont parle saint Luc, ne permet pas d’en être certain.
Les plus optimistes diront : de retrouver tous nos amis les Saints ! Certes.
Non, la vraie différence est marquée par saint Luc dans le choix qu’il fait des Paroles du Christ en Croix. Des Sept Paroles du Christ en Croix, la Passion selon saint Luc en rapporte trois, dont deux sont spécifiques à cet Evangile, qui sont des paroles de pardon et de miséricorde :

l’intercession adressée au Père : « pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

la promesse faite au Bon Larron – « Aujourd’hui avec moi ».

et la 3ème parole est une parole de confiance : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ».
Elles indiquent ce que cela changera d’avoir été Chrétien au jour de votre mort : notre confiance dans le pardon. Notre confiance dans l’amour et dans le pardon. Nous croyons et nous espérons que nous serons accueillis et pardonnés.
Nous pleurerons peut-être – des larmes de sang comme Jésus, des larmes amères de remords comme Pierre, mais nous n’aurons pas à mentir.
Le danger qui nous menace, aujourd’hui comme à l’heure de notre mort, est de nous enfermer dans l’orgueil, de refuser le Salut. Ce danger d’auto-enfermement est si grand que le Canon romain, la première Prière eucharistique nous fait prier : « arrache-nous à la damnation – et reçois-nous parmi tes élus ».
Cette damnation, dont la possibilité ne doit pas nous effrayer outre mesure, réside dans le refus de l’amour, dans le refus d’être aidé : laisse-moi !
Vous connaissez comme moi des personnes qui sont exaspérantes, non pas par les bêtises qu’elles font, mais par leurs mensonges et par leur entêtement. Qui s’obstinent, de façon incompréhensible, à refuser la réalité, à nier l’évidence : non, ce n’est pas vrai.
J’ai connu une personne comme cela : qui n’avait jamais tort. Parfois, grâce au Ciel, il lui arrivait de dire simplement : pardon. Et, quand on est chrétien, que voulez-vous répondre à quelqu’un qui demande pardon ? Si vous êtes chrétien, vous êtes forcé de pardonner. L’amour oblige au pardon.
Le récit de la Passion nous montre une négation de l’évidence : une injustice criante, un meurtre scandaleux.
Et des injustices, nous savons que nous ne sommes pas très loin, tous les jours de notre vie.
Mais nous croyons au pardon. Nous le vivons, à chaque Eucharistie. Nous le vivons, à chaque confession, particulièrement avant les grandes Fêtes, pour les célébrer dignement. Le peuple chrétien a commencé toute cette semaine et va continuer, en s’amplifiant, à se presser dans les églises pour se confesser. Pour pouvoir célébrer dignement Pâques, la fête des fêtes, le plus grand jour de l’année. On se confesse pour pouvoir communier.
L’un comme l’autre, la confession comme la communion, disent le même mystère, et la même Espérance :
« Et nous pécheurs, qui mettons notre espérance en ta miséricorde inépuisable – admets-nous dans la communauté » de tous les saints : « accueille-nous dans leur compagnie, sans nous juger sur le mérite, mais en accordant ton pardon, par Jésus-Christ notre Seigneur ». Amen.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19, 28-40
Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem. A l'approche de Bethphagé et de Béthanie, sur les pentes du mont des Oliviers, il envoya deux disciples : « Allez au village qui est en face. A l'entrée, vous trouverez un petit âne attaché ; personne ne l'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l'on vous demande : "Pourquoi le détachez-vous ?" vous répondrez : "Le Seigneur en a besoin." »
Les disciples partirent et trouvèrent tout, comme Jésus leur avait dit.
Au moment où ils détachaient le petit âne, ses maîtres demandèrent : « Pourquoi détachez-vous cet âne ? » Ils répondirent : « Le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l'âne à Jésus, jetèrent leurs vêtements dessus, et firent monter Jésus.
A mesure qu'il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Déjà Jésus arrivait à la descente du mont des Oliviers, quand toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu'ils avaient  vus : « Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Quelques pharisiens qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, arrête tes disciples ! » Mais il leur répondit : « Je vous le dis : s'ils se taisent, les pierres crieront. »

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