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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
10 octobre 2009

THEATRE:DOUZE HOMMES EN COLERE PAR MICHEL LEEB LE JURE N°8

Fichier:Salle Opera Garnier.jpg
Salle à l'italienne de l'Opéra Garnier
Pour voir le site de la pièce cliquer sur:

LA PIECE:

Douze Hommes en Colère (Twelve Angry Men) est une pièce écrite en 1953 après que son auteur, Reginald Rose, a été juré dans une affaire assez macabre.

Ce titre doit bien évoquer quelques souvenirs cinématographiques à plusieurs générations. Personnellement, ce qui m’est resté en mémoire profonde et le plus immédiatement c’est la question : est-ce qu’on peut observer un meurtre dans l’appartement en face à travers une rame de métro qui passe ? La rame qui passe, le geste vu à travers elle.

C’était il y a une génération, ou plus. Le film, très célèbre, de Sidney Lumet, « 12 angry Men » a été réalisé en 1957, avec Henry Fonda dans le rôle principal.

Il faut le situer dans le contexte du Maccarthysme, et y voir un plaidoyer pour l’humanité, pour le doute, contre la condamnation sur base de préjugés ou principes politiques. Sans rien connaître à l’histoire du cinéma, ou pas grand chose, je dirais que l’acte civique de réaliser ce film rappelle celui de Michael Moore sur George Bush et d’autres voix hollywoodiennes qui se sont élevées depuis.

Sur l’affiche originale du film on peut lire : « La vie est entre leurs mains - la mort occupe leurs esprits ». En 1964 Reginald Rose écrit l’adaptation théâtrale du film. Et aujourd’hui, une jeune compagnie met une majuscule à 12 Hommes en colère parce qu’ils distribuent la moitié des rôles à des femmes. Ils ont raison. La totalité, cela aurait rajouté un discours science fiction, genre voilà l’an 20500 quand les hommes n’existent plus. Ou bien un côté 12 femmes jugent un homme. Et nous serions passés à côté des vraies questions.

Ils ont par ailleurs laissé à un homme le rôle de celui qui met en valeur le doute, la quête de vérité, l’engagement intellectuel. Et à une femme celui de la première personne à le suivre.

Quelles sont les vraies questions ? Ce sont des questions fondamentales de la démocratie, de la maturité de l’individu et de sa vraie nature. Une nature qui donne envie de vomir.

Car voilà des jurés, la mort d’un homme entre leurs mains. D’un homme accusé d’avoir tué son père. Il n’y a pas de preuve mais des tas d’indices et de témoignages qui concordent, tant qu’on est prêt à les croire parce qu’on est convaincu que de toutes façons des gens de telle sorte, genre les lascars de la racaille, sont de toutes façons destinés au crime.

Ces jurés sont des fascistes mal camouflés, des brutes qui veulent en finir rapidement pour voir leur match de football, ou autrement beaufs et d’une immaturité accablante. Et certains se révèlent être des meurtriers potentiels. Jamais ils ne l’avoueraient. On voit le vernis qui craque. 11 jurés qui sont la hernie de l’humanité et un seul qui incarne le respect d l’autre. Au début.

Parce que « 12 Angry Men » est aussi une parabole de la force de l’esprit, si on se donne la peine de s’en servir.

Voilà une œuvre d’importance éminente aux Etats-Unis en 1957 pareil que « Les sorcières de Salem » d’Arthur Miller, et qui retrouve cette acuité à l’heure où n’importe qui peut se trouver victime d’une rafle en France, parce qu’à côté on manifeste, où on envahit un pays sur fond de preuves fabriquées, où on subit Bush, Berlusconi et Sarkozy

Radio Libertaire

Pour voir la pièce cliquer sur:

Intrigue

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Il s'agit d'un huis clos entre les jurés du procès d'un adolescent noir de seize ans accusé d'avoir poignardé son père. S'ils rendent le verdict "coupable", plus rien ne s'opposera à la peine de mort. Tout accuse le suspect : la voisine d'en face l'a vu, le vieil homme du dessous l'a entendu, un commerçant lui a vendu le soir du meurtre le couteau que l'on a retrouvé dans le corps de son père. Pourtant lors du vote qui doit décider du verdict final, un juré ne lève pas la main pour "coupable". Sa raison, "il n'est pas sûr". L'unanimité étant requise, ont lieu deux heures de débat où chacun prend une position qui ne cesse de changer au rythme des arguments qui apparaissent, des révélations qui se font, des faits établis qui se désagrègent.

Les personnages

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Juré n°1 : 40-50 ans, président de ce jury dont il ne comprend pas les doutes. Il change tardivement son vote pour "non-coupable".

Juré n°2 : 35 ans, employé de banque, il ne prend pas tellement part à la discussion. Il a confiance dans le système judiciaire ; convaincu par certains éléments dévoilés pendant le débat, il change d'avis assez vite.

Juré n°3 : 50 ans, petit patron d'une entreprise de trente-sept employés. Sa haine de l'accusé qui s'explique au cours de la pièce est telle qu'il est le dernier à persister à voter "coupable".

Juré n°4 : 35-40 ans, courtier en bourse, il ne s'appuie que sur les faits, qui sont a priori contre l'accusé. Il vote donc coupable très longtemps mais un élément raisonnable le fera finalement douter.

Juré n°5 : 25 ans, chômeur, il est né dans la zone, il croit être seul à comprendre les circonstances atténuantes de l'accusé, et prend l'affaire de façon très personnelle. Il vote "non-coupable" dans les premiers.

Juré n°6 : 40 ans, peintre en bâtiment. Même s'il affirme "Penser, moi j'ai pas l'habitude.", il réfléchit beaucoup à cette affaire car, contrairement au juré n°10, il n'a pas le sentiment de perdre son temps.

Juré n°7 : 50 ans, représentant de commerce, il est convaincu de la culpabilité de l'accusé et se méfie des "intellectuels qui lui bourrent le mou". Rien ne le fera changer d'avis, et c'est pour rentrer chez lui qu'il votera "non-coupable", sans conviction.

Juré n°8 : 40-45 ans, architecte, il est le premier à voter "non-coupable", suscitant l'agacement puis le doute des autres jurés. Il démonte un à un les éléments de l'accusation et inverse ainsi la tendance, jusqu'à obtenir l'unanimité pour "non-coupable".

Juré n°9 : 60-65 ans, retraité. Il se montre compréhensif et attentif à tous les éléments. Il suit le juré n°8 et convainc par la raison plusieurs autres jurés.

Juré n°10 : 40-50 ans, garagiste. Le retournement de situation l'exaspère car il veut en finir au plus vite. Sous la pression de tous ceux qui ont changé d'avis, il révèle ensuite le racisme qui motive son vote.

Juré n°11 : 55 ans, horloger d'origine d'Europe de l'Est, il est victime du racisme des jurés n°3, 7 et 10, et se montre alors solidaire de l'accusé.

Juré n°12 : 30 ans, rédacteur de publicité, il change trois fois de vote, suivant les argumentations des différents jurés.

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