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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
11 mars 2010

LIBERTES:JOURNEE MONDIALE CONTRE LA CENSURE SUR INTERNET

24 h contre la censure sur Internet

Reporters Sans Frontières avec l’Unesco appellent la communauté des internautes à participer à la Journée internationale pour la liberté d’expression sur Internet à travers l’opération «24 h contre la censure» en manifestant virtuellement avec un avatar du mercredi 12 mars à 11h jusqu’au jeudi 13 mars à 11h (heure de Paris)sur le site de l’organisation contre les ennemis de l’Internet et pour la liberté d’expression.

Il y a 5 ans en novembre 2005, Tunis a accueilli la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). A cette occasion, l'association Reporters sans frontières a clairement désigné quinze « ennemis de l'internet », et épinglé une dizaine de pays dont la politique en matière de réseau est jugée préoccupante. Outre l'exemple paradoxal de la Tunisie, c'est la Chine, avec 42 cyberdissidents en prison, un contrôle des fournisseurs d'accès à Internet et plus de 300 000 sites bloqués, qui a bâti l'une des plus grandes murailles contre Internet.

Pour exemple voici deux photos d’écran :

Google traduit en chinois avec les photos du massacre de la place Tian An Men


Google Tian an Men

Le Google nettoyé pour la Chine :


Google Tian an Men censure

Des noms et des sites sont censurés (grâce à la collaboration des plus grands moteur de recherche de l’Internet - Google, Yahoo….), et depuis janvier une loi interdit toute diffusion de podcast vidéo ou audio non autorisé par l’Etat. Le pays compterait autour de 20 millions de blogueurs.

La chasse aux cyberdissidents est ouverte !

En noir, les 15 "ennemis de l'Internet" pointés du doigt par RSF
(Crédit : Reporters sans frontières)

Plus de cent blogueurs et cyberdissidents emprisonnés

Pour la première fois depuis l’apparition d’Internet, Reporters sans frontières recense près de 110 blogueurs, cyberdissidents et internautes emprisonnés dans le monde pour avoir exprimé sur le Web leurs opinions. Ce chiffre illustre la répression qui sévit sur le Net dans une dizaine de pays. Plusieurs Etats ont définitivement adopté une politique de criminalisation de l’expression en ligne, mettant à mal les espoirs d’un Internet sans censure.

Internet a été le moteur de la contestation démocratique en Iran, en Chine et ailleurs. C’est avant tout pour cela que les gouvernements autoritaires sont si enclins à punir sévèrement les internautes, comme ces deux blogueurs azerbaïdjanais condamnés à deux ans de prison pour avoir tourné en dérision les élites politiques dans une vidéo.

Si, en 2009, la Chine est restée le principal censeur d’Internet, l’Iran, la Tunisie, la Thaïlande, l’Arabie saoudite, le Viêt-nam et l’Ouzbékistan ont également eu recours aux blocages récurrents de sites et de blogs, et à la surveillance de l’expression en ligne. L’Internet turkmène demeure en outre sous contrôle total de l’État.

Cette année encore, des blogueurs et de simples citoyens s’exprimant sur le Net ont été agressés, menacés ou interpellés alors que la popularité des réseaux sociaux et des sites participatifs a pris davantage essor. L’Egyptien Kareem Amer est toujours détenu, tandis que le célèbre comédien birman Zarganar a encore 34 ans de prison à purger. Des figures de proue de la défense de la liberté d’expression sur Internet, notamment les Chinois Hu Jia et Liu Xiaobo ou les Vietnamiens Nguyen Trung et Dieu Cay, font partie de la centaine de victimes des policiers du Net.

La crise compte désormais parmi les thèmes susceptibles de provoquer des réactions de censure, en particulier sur la Toile. Ainsi, en Corée du Sud, un blogueur a été détenu à tort pour avoir commenté la situation catastrophique du pays. En Thaïlande, une demi-douzaine de net-citoyens qui ont été interpellés ou intimidés pour avoir évoqué la crise au sein du royaume. Le simple fait d’avoir mis en relation la santé du roi et la chute des cours de la Bourse de Bangkok, en a fait des cibles de choix pour les autorités. Enfin, à Dubaï, la censure a été imposée aux médias locaux quand ils ont dû relater l’effondrement du marché intérieur.

Les pays démocratiques ne sont pas en reste : alors que plusieurs États européens planchent sur de nouvelles mesures de contrôle de la Toile au nom de la lutte contre la pédopornographie ou le téléchargement illégal, l’Australie a annoncé son intention de mettre en place un système obligatoire de filtrage, dangereux pour la liberté d’expression. La justice turque a encore augmenté le nombre de sites Internet, notamment YouTube, censurés pour des critiques à l’encontre de la personnalité du premier président de la République, Mustafa Kemal Atatürk.

"D’une année sur l’autre, le nombre de pays touchés par la censure d’Internet a été multiplié par deux. Une tendance inquiétante qui illustre le renforcement du contrôle exercé sur les nouveaux médias alors que des millions de net-citoyens sont de plus en plus mobilisés sur la Toile. C’est pour mieux dénoncer cette criminalisation de l’expression sur le Net que Reporters sans frontières va organiser le 12 mars prochain une nouvelle mobilisation contre les Ennemis d’Internet", a affirmé Lucie Morillon, responsable du Bureau Internet et Libertés.

Internet sous contrôle ?
Internet sous contrôle ?
(Crédit : Reporters sans frontières)

D'après Reporters sans frontières, « les 15 ennemis de l'Internet sont les pays les plus répressifs de la liberté d'expression en ligne : ils censurent les sites d'information indépendants et les publications d'opposition, surveillent le Net pour faire taire les voix dissidentes, harcèlent, intimident et parfois emprisonnent les internautes et les bloggers qui s'écartent de la ligne officielle. » (source : Reporters sans frontières)

Le paradoxe tunisien:

Comme tient à le signaler RSF, la cas de la Tunisie est assez paradoxal. En effet, si elle a été choisie par l'Union internationale des télécommunications pour accueillir la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information en 2005, elle est accusée d'avoir instauré un dispositif de surveillance et de censure d'Internet, mais surtout d'emprisonner régulièrement les internautes qui s'opposent au régime.

RSF explique dans son rapport que le président Ben Ali « a mis en place un système très efficace de censure d'Internet. Toutes les publications de l'opposition sont bloquées, de même que de nombreux sites d'information. Les autorités cherchent par ailleurs à dissuader les internautes d'utiliser des webmails, plus difficiles à surveiller que les comptes mails classiques.» Et d'ajouter « qu'en avril 2005, l'avocat démocrate Mohammed Abbou a été condamné à trois ans et demi de prison pour avoir critiqué le Président sur un site Internet. »

...

La Grande Muraille de Chine

Un internaute chinois ne pourra jamais voir la séquence forte de ce jeune homme anonyme arrêtant une colonne de chars venue réprimer le mouvement démocratique des étudiants, installé sur la place Tian An Men en 1989 (mouvement du 4 juin). Les citoyens et internautes chinois subissent la censure à chaque instant. Une petite démonstration le prouve.

Tapez «tiananmen» sur le Google traduit en Chinois et sur Google.Cn, l’édition du moteur de recherche dont le contenu est contrôlé. Tout l’Internet est filtré par un gigantesque par feu («Le grand pare-feu de la Chine»).

La Grande Muraille électronique de Chine en construction ?
La Grande Muraille électronique de Chine en construction ?

L'Internet explose en Chine : tous les ans, le nombre de sites est doublé et le nombre d'internautes est multiplié par quatre. Mais, parallèlement, la censure et la mainmise du gouvernement sur la toile s'accélèrent. Aujourd'hui, en Chine, une myriade de lois liberticides entravent la liberté d'expression, 42 cyberdissidents sont en prison (données de RSF) et près de 300 000 sites sont bloqués.

Petit historique de la construction de la Grande Muraille électronique de Chine :

  • Janvier 2001 : l'agence de presse officielle Xinhua annonce que « toute personne impliquée dans des activités d'espionnage telles que voler, découvrir, acheter ou divulguer des secrets d'Etat, grâce entre autres à Internet, risque une condamnation à mort ou une peine de prison allant de dix ans à la perpétuité. »
  • Janvier 2002 : Instauration par le ministre de l'information et de la Technologie d'une surveillance de l'Internet, notamment des sites d'actualités et… des forums !! Les fournisseurs d'accès de ces « domaines stratégiques et sensibles » sont tenus de consigner les renseignements sur leurs visiteurs, comme leurs adresses postales et leurs numéros de portables, mais aussi de mettre en place un système de surveillance des courriels et de bloquer les messages qui contiendraient des propos « subversifs ». Sans oublier que les FAI sont contraints de dénoncer tout comportement abusif aux services du ministère de l'Information et de la Technologie.
  • 15 Novembre 2002 : une loi ratifiée par le gouvernement concerne directement les cybercafés : les exploitants sont tenus responsables des pages visitées par leurs clients, et peuvent donc, le cas échéant, voir leur commerce fermer.

Outre le développement du dispositif de surveillance et de censure chinois, depuis 2001, la chasse aux cyberdissidents est ouverte. En effet, les foudres de l'autorité chinoise fulgurent sur les webmasters jugés « hors-la-loi » et les internautes qui tentent de s'informer librement, ou d'utiliser la toile pour critiquer ouvertement le Parti communiste.

Au printemps 2001 : Liu Weifang, accusé d'avoir publié sur son forum des articles fustigeant les réformes économiques entreprises à l'époque par le gouvernement, a été condamné à trois ans de prison.

Mais l'exemple qui est sur toutes les lèvres actuellement reste celui de Huang Qi, qui a commis, à la veille du onzième anniversaire du massacre de Tiananmen, l'erreur irréparable de publier des articles « étrangers » qui évoquaient clairement la responsabilité de la Chine dans cet événement sanglant. Arrêté le 3 Juin 2000, il a été condamné à cinq ans d'emprisonnement pour « subversion ».

A l'occasion du Sommet de Tunis, sa femme a pris le risque de braver l'interdit et d'accorder une interview à un journaliste étranger. S'ils restent sujets à caution, ses propos sont déconcertants : « Oui, il a été battu. Il a une longue cicatrice sur le front et une dent en moins (...) Une fois, il est tombé dans le coma pendant quelques jours après avoir été roué de coups. Des anciens codétenus m'ont précisé qu'ils l'avaient frappé sur les parties génitales. » Et de surenchérir : « Il refuse d'arrêter d'écrire en prison donc les gardiens le frappent régulièrement. Je pense qu'il y a des ordres de la hiérarchie de le battre. »

Les quinze "ennemis de l'Internet"

Voici la liste des quinze pays pointés du doigt par Reporters sans Frontières. Pour la plupart, ils étaient présents au Sommet de Tunis...

  • Arabie Saoudite
  • Bélarus
  • Birmanie
  • Chine
  • Corée du Nord
  • Cuba

  • Iran

  • Libye
  • Maldives

  • Népal

  • Ouzbékistan

  • Syrie

  • Tunisie

  • Turkménistan

  • Vietnam

Alors, après avoir publié cet article, Futura-Sciences rejoindra-t-il les sites de Reporters sans Frontières, Amnesty International, CNN.com et BBC.co.uk sur la liste noire des sites bloqués par la Chine ?

article depuis:www.futura-sciences.com et pour le même thème sur http://www.rsf.org/

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