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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
27 mai 2010

DOSSIER AFRIQUE: LES MAINS SALES OU LA RAISON D'ETAT...

L’Oncle Sam, fort affaibli par la crise irakienne, semblait s'apprêter à laisser le Grand Coq régler la question des Grands lacs. Couverture «le Soft» n°789 daté 19 mai 2004.

REPORTAGE VIDEO: SUD SOUDAN, OUGANDA, RWANDA,RDC CONGO,30 ANS DE GUERRE...

Préambule:

Si Paul Kagamé avait dit «on nous a promis la guerre, nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons que répondre».Joseph Kabila aurait certainement répondu «on nous a imposé la guerre, nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons que répondre».

En Afrique,un proverbe dit: "Quand les éléphants se battent c'est toujours l'herbe qui est écrasée..."

Aujourd'hui toute la question est de savoir quand le combat va s'arrêter pour laisser le peuple vivre en paix. Le chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux chemins à la fois ...(autre proverbe)

Peut être un élément de réponse en bas de page pour fin 2010 avec:

Un Sommet Museveni Kagame-Kabila-à la Maison Blanche?:"Le président George W. Bush a "aidé" à mettre fin aux guerres interétatiques entre le Rwanda, le Congo et l'Ouganda en organisant des réunions individuelles et trilatérales avec ces dirigeants. Maintenant, M. Obama a besoin de galvaniser les efforts américains pour mettre fin à la violence des milices rwandaises et des groupes rebelles ougandais opérant encore au Congo " Jendayi Frazer,ancienne secrétaire d’État chargée des Affaires africaines au sein de l’administration Bush,septembre 2009, Wall Street Journal.

DOSSIER AFRIQUE:1993-2010,17 ans de coups d'Etats dans la région des grands lacs...

hilary_clinton

Photo:B.Obama & H.Clinton

par le Docteur Helmut Strizek:

Le Docteur Strizek est revenu sur la question des frontières pour souligner le fait que Mme Clinton n'a pas visité le Rwanda lors de son périple africain. Mme Clinton avait au contraire insisté avant d`être prête à rencontrer Joseph Kabila à Goma que  Kagame rencontre Joseph Kabila à Goma. Cela a été un signal fort : c’était une façon de lui dire que les frontières du Congo sont intangibles.  Elle a même rédigé un article dans lequel elle reconnaît que les guerres au Congo ont fait plus de 5.000.000 de victimes. Strizek a pourtant émis de doutes pour savoir s'il s'agit déjà d'un changement définitif de la politique américaine en faveur le la paix dans la Région des Grands Lacs africains. On ne connaît pas encore l'analyse que fait le Pentagone des intérêts militaires dans la Région. Mais il n'est pas exclu qu'ils arrivent à la conclusion que la dictature de Kagame cause plus de problèmes que d'avantages sécuritaires.

Un mot sur le Docteur Helmut Strizek et "la Balkanisation" du Congo:

Le Dr. Helmut Strizek est consultant auprès du Gouvernement Allemand et témoins-expert au TPIRC. Cet expert allemand de la sous-région des Grands Lacs « a été exclu » du débat public sur les questions qu’il maîtrise à propos du génocide Rwandais, après avoir dit clairement que Museveni et Kagame bénéficient jusqu’à ce jour du soutien des Américains dans leur lutte contre « le terrorisme soudanais » et qu'il n’arrivait pas à comprendre que son pays, l’Allemagne, malgré un passé de génocide, puisse apporter son soutien à Paul Kagame dans ses aventures au cœur de l’Afrique.

Photo:BilI Clinton & Paul Kagamé

Le choix de Museveni et de Kagame à partir d'octobre 1993 par l'administration Clinton fut dicté par le souci de s’attaquer au terrorisme à partir du Soudan après le coup d’Etat d’Omar El-Béchir en 1989.

Initialement, après la fin de la guerre froide au cours de laquelle Mobutu a joué un rôle important en faveur des intérêts occidentaux l'administration de Bush père en conformité avec Mitterrand voulaient se débarrasser des alliées désormais gênants. Le ministre des affaires étrangères américain James Baker a rendu visite à Mobutu le 24 mars 1990 à Kinshasa pour le remercier confidentiellement des services rendus mais qui ne seraient  plus nécessaires. Il fallait comme alliés des régimes plus démocratiques. Mobutu a compris et démissionné comme Président du parti d'état un mois plus tard. Mitterrand préférait une action plus spectaculaire avec son discours lors du Sommet Franco-africain à la Baule en juin 1990. La pression de démocratiser a produit des conférences nationales et tables rondes dans beaucoup de pays. Puisque les exilés Tutsi en Ouganda n'avaient pas de chance de gagner des élections ils ont entrepris une invasion à partir de l'Ouganda le 1er octobre 1990. Au début les américains n'ont pas soutenu la victoire complète du FPR. Ils ont longtemps opté pour un partage de pourvoir et de décharger Museveni des ces exilés devenus encombrants.  Mais après la débâcle de Mogadiscio  le  3 octobre 1993, Clinton a décidé de retirer tous les soldats Américains de l'Afrique considérée sans importance économique et politique. Cette décision a provoqué une réaction de la part des milieux politiques et militaires Américains que avaient en vue les intérêts sécuritaires que le Soudan représente dans la stratégie américaines en Proche orient.

Photo: Museveni & GW.Bush

Les USA avaient donc besoin des gens capables de se battre contre Omar El-Béchir, le cas échéant. Museveni accepte le marché et sollicite que ses alliés Américains l’aident à se décharger des problèmes liés à la présence des Tutsi Rwandais en Ouganda et  de « le libérer » des exigences démocratiques dans son propre pays (et au Congo). Pourquoi ?

Pour les USA, l'Ouganda représentait un rempart contre le Soudan et il fallait accepter ses conditions. Concernant le Rwanda, il fallait laisser tomber les Accords d'Arusha et permettre au FPR de prendre le pouvoir à Kigali même au prix de l'assassinat du Président Habyarimana (s'il n'était pas prêt à démissionner) et établir un régime pro-américain qui ferait la liaison entre l'Ouganda et la province Orientale pour approvisionner les rebelles du Soudan du sud, ce que Mobutu a toujours permis. Mobutu aussi fut "libéré" de la pression démocratique exercée par Tshisekedi. Tout d'un coup Mobutu apparaît de nouveau sur la scène internationale parce qu'il était prêt à recevoir les réfugiés Hutu prévisibles pendant la conquête du pouvoir par le FPR. Mais quand on a appris la gravité de sa maladie en 1996 il fallait le remplacer et éviter l'arrivée au pouvoir du nationaliste Tshisekedi peu susceptible de jouer le jeu anti-Khartoum. Museveni dénichera Laurent-Désiré Kabila et en fera son allié (avec Kagame) pour poursuivre les Hutu réfugiés au Congo et les exterminer. Cette extermination des Hutu (et autres réfugiés Tutsi) fut justifié par la "menace génocidaire"  que les réfugiés Hutu représentaient pour la dictature de Kagame qui fut justifié par la thèse de l’arrêt du génocide initié par les Hutu. La guerre du Congo était donc présentée au monde comme une mesure pour enlever cette menace et consolider la dictature (dite anti-génocidaire) de Kagame.

L’avancée de Kagame sur le sol congolais répondait aussi à un vieux rêve : s’aliéner les deux Kivus, terres toujours enviées par ses aïeux. La guerre de l’AFDL aurait pu prendre fin après la chute de deux Kivus si les Américains n'avaient pas voulu mettre en place Laurent-Désiré Kabila à Kinshasa. Ses alliés l’aideront à assouvir son ambition jusqu’au jour où il décidera de se débarrasser d’eux. Face au refus de ses alliés FPR de retourner chez eux, une guerre éclatera (le 02/08/1998) et les Américains viendront à leur secours pour éviter le pire.

Kabila Thisekedi.jpg Photo du président Joseph Kabila, avec au second plan son ancien chef de la Maison militaire, le général Damas Kabulo, accusé de tentative d'empoisonnement sur sa personne. La programmation de l’élimination du Président congolais remonte à la veille des négociations de Sun City. Le scénario ressemble fort au plan rwandais de l’élimination du Président Juvénal Habyarimana du Rwanda...

Après la mort de Laurent-Désiré Kabila, Kagame obtiendra de ses alliés Américains et Européens - l’intervention de l’Eufor au Congo est à situer dans ce contexte - que le Congo soit dirigé pour « un jeune Rwandais inoffensif » en la personne de « Joseph Kabila ». Ceci permettrait au Rwanda de faire main basse sur les richesses du Congo et d’être sûr que le danger pour la lutte contre son pouvoir dictatorial ne viendrait pas de la RD Congo.

Photo : P.Kagamé & G.W.Bush

L'administration Bush junior était prête à accepter ce "marché passé" mais refusait d'honorer la promesse de Madeleine Albright de céder les Kivu au Rwanda.  Lors de la visite de  Kagame et de Joseph Kabila à Washington  fin janvier 2001 le nouveau ministre des affaires étrangères américain Colin Powell leur a signifié que les frontières du Congo ne devaient souffrir d’aucune modification. Quand Kagame et Nkunda voulaient mettre en cause cette détermination vers la fin de l'administration Bush, la ministre des Affaire étrangères Condoleezza Rice leur a donné une leçon. En décembre 2008, ils ont dû arrêter l'avancée de leurs soldats juste avant de prendre Goma. Mme Rice a seulement fait savoir  qu'elle avait téléphoné à Kagame!

Texte tiré de l’hypothèse du Docteur Strizek,sur le choix de Museveni et Kagame par les USA. Résumé de sa conférence tenue à Mönchengladbach (lu et corrigé par lui-même) le 16/01/2010

2010: Vers un Sommet Museveni Kagame-Kabila-à la Maison Blanche ?

Photo:Obama,Kabila,Kagamé

L'ex-haut diplomate Jendayi Fraser, a exhorté le président Obama de tenir un sommet trilatéral avec le Rwanda, l'Ouganda et la RD Congo en 2010.

Parmi ce que l'ex-secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines propose, elle demande «quatre étapes simples ... pour traduire la rhétorique de l'amour dans les politiques», sur cette région en proie aux conflits et exorte le Président Obama a tenir un sommet à la Maison Blanche avec les dirigeants des trois pays pour mettre fin à la guerre au Congo.

Les rebelles rwandais des FDLR sont accusés de saccager l'Est de la RDC ainsi que l'Ouganda rebelles de la LRA dans le nord-est. Les deux pays ont été autorisés a rechercher leurs rebelles, mais les opérations se sont terminée avec des résultats mitigés.

Les relations entre les trois gouvernements demeurent fragiles, malgrès l'amélioration après plus de 10 ans de guerre qui a laissé des millions de réfugiés et de morts. Rwanda et l'Ouganda ont déjà échangé des ambassadeurs avec la RDC, mais les différents restent profonds et l' inflexibilité des uns et des autres laisse à penser que le conflit dans l'Est de la RDC ne va pas se terminer  bientôt.

"Le président George W. Bush a aidé à mettre fin aux guerres interétatiques entre le Rwanda, le Congo et l'Ouganda en organisant des réunions individuelles et trilatérales avec ces dirigeants. Maintenant, M. Obama a besoin de galvaniser les efforts américains pour mettre fin à la violence des milices rwandaises et des groupes rebelles ougandais opérant encore au Congo ".

«Le ministère de la Défense en particulier, doit donner une formation réellement disciplinée aux soldats congolais pour être capable de protéger les citoyens congolais et défendre le territoire."

Jendayi Fraser affirme «qu'Il s'agit de promouvoir les intérêts fondamentaux de l'Amérique: promouvoir la croissance économique et le développement, la lutte contre le terrorisme, et promouvoir le bien-régie pour un monde stable".

Elle souhaite également que le gouvernement des États-Unis place l'Erythrée sur la liste des Etats soutenant le terrorisme en raison de son soutien présumé au groupe militant somalien Al Shabaab. Elle est également opposé à l'extension des préférences commerciales prévues dans l'African Growth and Opportunity Act (AGOA) à tous les pays en développement. Elle appelle également à une halte au transfert du siège de l'AFRICOM controversée de l'Allemagne vers le Libéria.

«Ces quatre étapes, plus que toute messages d'amour, serons le signe d'un engagement réel que les intérêts mutuels des Etats-Unis et l'Afrique restent solide sous l'administration Obama, at-elle fait remarquer.

Source: ARI / RNA

A suivre...

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