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18 avril 2010

CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES: BORDEAUX AFRIQUE 2010


Le Port de la Lune à l'UNESCO
envoyé par villedebordeaux. -  

En 2010, la municipalité célébre l’Afrique dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines. Pour Alain Juppé, « l’Afrique représente un partenaire économique et culturel incontournable avec lequel l’Europe construit un développement durable, mutuel et équitable »

ALAIN JUPPÉ, MAIRE DE BORDEAUX

« Bordeaux, ville africaine par son histoire, son quotidien

et ses actions »

En 2010, la municipalité  célébre l’Afrique dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines. Pour Alain Juppé, « l’Afrique représente un partenaire économique et culturel incontournable avec lequel l’Europe construit un développement durable, mutuel et équitable ».

Blogo_ville Interview Bordeaux Magazine 

Pourquoi Bordeaux s’implique-t-elle autant dans les festivités du cinquantenaire des indépendances africaines ?  

On célèbre naturellement ce dont on est proche : Bordeaux est une ville africaine à de nombreux égards. Elle l’est par son histoire, elle l’est plus concrètement aujourd’hui par son quotidien et ses actions.

La Ville mène une politique qui associe et mobilise la communauté africaine de Bordeaux : c’est bien sûr notre conseil de la diversité, et son effort en faveur des initiatives portées par notre monde associatif, mais aussi son action de vigilance et de réflexion.

Ce sont aussi les politiques de la Ville en faveur des anciens combattants d’Afrique des deux guerres mondiales, ou les coopérations décentralisées avec Bamako et Ouagadougou.

C’est enfin l’appui aux initiatives des opérateurs économiques bordelais issus de la diversité.

Par ailleurs, la Ville a réalisé un ambitieux travail de mémoire qui s’est concrétisé en 2009 par une exposition permanente au Musée d’Aquitaine sur son rôle dans la traite des esclaves.

Pour toutes ces raisons, Bordeaux est, comme l’a souligné Jacques Toubon qui préside la mission chargée de cette célébration, « la deuxième capitale » du cinquantenaire en France.

Bordeaux sera une ville-phare de l’année de l’Afrique en regardant son passé, en fêtant notre présent, mais aussi, je tiens à le souligner, en pensant au futur. Car l’Afrique représente un partenaire économique et culturel incontournable avec lequel l’Europe doit construire aujourd’hui un développement durable, mutuel et équitable. 

Précisément, vous organisez la conférence internationale des jeunes générations africaines : quel message souhaitez vous leur adresser ?

Un message de confiance dans l’avenir. Et une invitation à se défaire de certaines idées reçues.

La crise mondiale, qui ne doit pas nous faire oublier qu’en 2008, l’Afrique subsaharienne connaissait une croissance annuelle de 4,9 % – tous les pays européens ne peuvent pas en dire autant.

Je voudrais aussi rappeler que l’Afrique est en train d’inventer sa propre façon d’entrer dans le monde globalisé et qu’elle le fait parfois avec un dynamisme inattendu.

Un exemple saisissant est l’accès aux réseaux et technologies de l’information et de la communication, clé du développement.

Il y a dix ans, deux millions d’Africains seulement disposaient d’un téléphone portable et fin 2009, ce sont 400 millions d’Africains qui possèdent cet outil, davantage qu’en Amérique du Nord. Tout va très vite.

C’est donc bien cette réalité, où les contrastes sont encore très grands mais où le futur est ouvert, vers laquelle je veux attirer le regard des jeunes générations africaines.  

M.Alain JUPPE, Maire de Bordeaux, ancien premier ministre, a effectué une visite à Bamako, les 23 et 24 septembre 2009, dans le cadre des relations privilégiées qui unissent la ville de Bordeaux et le district de Bamako depuis une dizaine d’années

Lire plus sur:www.ambafrance-ml.org/spip.php?article419 


Programme des manifestations Bordeaux Afrique 2010

afrique

Jacques Toubon, chargé par le Président de la République d’organiser en 2010 la co-célébration, par la France, du cinquantenaire des indépendances de 14 pays africains a été reçu par Alain Juppé.Au cours d’un point de presse commun ils ont présenté le programme des manifestations qui se dérouleront dans ce cadre à Bordeaux.

Du 1er janvier 1960(partie française du Cameroun) au 22 septembre 1960 (Mali),14 pays de l'Afrique sub-saharienne accédaient à l'indépendance.

« C’est cette décolonisation voulue par le Général de Gaulle en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes que nous allons célébrer en Afrique et en France avec la volonté commune de faire d’un héritage pesant un capital fructueux » a déclaré Jacques Toubon.

Il a par ailleurs indiqué que Bordeaux avait, à différents titres, compétence pour être ville référence de ces commémorations.

La plupart des manifestations programmées devraient être soutenues et labellisées par le commissariat général du centenaire.

Alain Juppé a, quant à lui, présenté le programme des manifestations bordelaises, renouvelant son « acte de foi en l’Afrique, continent qui possède tous les atouts pour mettre en place un nouveau modèle de société qui ferait appel aux ressources locales, naturelles et humaines ».

4 temps forts

- 16 avril : rencontre-dialogue à l’Hôtel de ville avec les communautés africaines résidant à Bordeaux,

- 14 juin : inauguration de la rue des Combattants d’Afrique (Bordeaux-sud) et vernissage de l’exposition Les Combattants d’Afrique 1939-1945 au Centre Jean Moulin

- 19 et 20 juin : week-end festif et populaire (concerts, stands d’artisanat, de présentation des associations culturelles et de solidarité internationale), place des Quinconces, en amont de la fête de la musique,

- 18 Septembre : rencontre grand public sur les Nouvelles Générations et une réflexion prospective adossées à un colloque rassemblant les universitaires africanistes dans toutes les disciplines, porté par le Centre d’Etudes d’Afrique Noire.

Et aussi :

- 22 au 27 mars : biennale des littératures africaines, à la bibliothèque municipale

- 9 avril : baptême de la dernière promotion de Santé navale,

- avril : cycle de projections sur l’ethnologue et cinéaste Jean Rouch, au Musée d’Aquitaine,

- du 7 au 9 mai : « focus » sur la ville de Bamako dans le cadre d’Agora, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design

- Visite concomitante du Maire de Bamako pour la signature-retour du plan d’actions,

- 1er et 2 juin : la tenue des rencontres franco-africaines de l’entreprise organisées par la CCIB,

- octobre : visite du Maire de Ouagadougou pour la signature-retour du plan d’actions et l’inauguration de la rue de Ouagadou


Bordeaux, Patrimoine Mondial de l'Unesco

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Le 28 juin 2007, l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit Bordeaux, Port de la Lune, sur la liste du Patrimoine mondial au titre d’Ensemble urbain exceptionnel. La distinction de ce vaste périmètre de 1810 hectares est une première. La Commission du Patrimoine mondial de l'Unesco n'avait encore jamais honoré un ensemble urbain de cette ampleur.

L'entrée de Bordeaux sur la prestigieuse liste du Patrimoine mondial, aux cotés de plus de 800 sites à travers le monde, distingués pour leur "valeur universelle exceptionnelle", est le fruit d'un travail entamé en 2003 par la Ville, en concertation avec ses partenaires locaux, l’Etat et les différentes instances nationales et internationales.



L'inscription au Patrimoine mondial

Unesco_carte_v3

Bordeaux est le premier ensemble urbain, sur un périmètre aussi vaste et complexe, distingué par la Commission du Patrimoine mondial de l'Unesco depuis sa création, en 1976. Ce sont en effet 1810 hectares, des 4455 que compte la ville, qui ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial en juin 2007. Ce secteur préservé est entouré d'une zone dite d'attention patrimoniale, d’une surface de 3725 hectares. Les tracés de ces deux périmètres s’appuient sur le Plan local d’urbanisme (PLU) en vigueur.

Etre inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco n’implique aucune obligation autre que celles imposées par les règlements d'urbanismes et n’apporte aucun financement direct à la préservation ou à la valorisation des biens concernés. Toutefois, Bordeaux devra répondre aux exigences de l’Unesco en terme de préservation et de transmission aux générations futures de toutes les composantes de l’identité bordelaise : un patrimoine architectural et immatériel exceptionnel.


Le secteur inscrit au patrimoine mondial

Le périmètre inscrit au Patrimoine mondial, entre Garonne et boulevards comprend le port de la lune et s’étend, du nord au sud le long du fleuve, du quai de Bacalan à celui de Paludate, incluant les bassins à flot et le pont de pierre. Il englobe la quasi-totalité de Bordeaux à l'intérieur des boulevards, à l’exception du quartier situé au delà de la gare Saint Jean, entre les voies ferrées et le boulevard Jean-Jacques Bosc.

A l’intérieur des terres, en partant du Sud, le périmètre inclut la rue Charles-Domercq, la gare et se prolonge au sud-ouest, le long de la rue Amédée-Saint-Germain jusqu’aux boulevards, qu'il emprunte vers le Nord jusqu’au boulevard Albert Brandenburg.

Ainsi délimité, cet ensemble urbain est constitué d'une mosaïque de quartiers dotés d'identités particulières, qui assure la continuité urbaine de la ville.


Une zone d'attention patrimoniale

Autour du périmètre inscrit au Patrimoine mondial, une zone d’attention patrimoniale, ou zone tampon, assure l’articulation entre la ville centre et les communes limitrophes.

Ce territoire inclut toute la rive droite de Bordeaux, c'est-à-dire le quartier de la Bastide qui, sur plus de 500 hectares, offre un paysage largement végétal, et, pour parties, les communes de Floirac, de Cenon et de Lormont.

Sur la rive gauche, la zone tampon suit le tracé de la voie ferrée de ceinture. Elle inclut des éléments et des ensembles de grand intérêt tel que le Parc Bordelais ou le quartier Lescure. De ce côté de la Garonne, la zone d'attention patrimoniale concerne, hors Bordeaux, les communes de Talence, de Pessac, de Mérignac, du Bouscat et de Bruges.

Le dessin de la zone d'attention patrimoniale est susceptible d'évoluer dans les prochaines années, en concertation avec les différents acteurs concernés (Unesco, ville de Bordeaux, communes de la zone d'attention patrimoniale, Commission municipale du Patrimoine mondial, etc.).


Le suivi de la mise en valeur de Bordeaux


bordeaux

S'engager à préserver et à transmettre
un patrimoine bâti et immatériel exceptionnel


Etre classé au titre du patrimoine mondial n’est pas une fin en soi. L’Unesco demande aujourd’hui aux candidats à cette distinction prestigieuse, de s’engager à préserver et à transmettre aux générations futures un patrimoine bâti et immatériel exceptionnel et à se doter des moyens humains, juridiques et financiers de le faire. C’est l’objet du Plan de gestion du patrimoine mondial, dont la Commission, créée par la Ville en avril 2007, est garante. La gestion du patrimoine suppose de concilier plusieurs exigences complémentaires : la conservation du patrimoine, le développement économique et social, la mise en valeur du patrimoine historique et de la culture vivante, comme la qualité de vie des bordelais.

Le plan de gestion est donc évolutif. Il comprend des éléments réglementaires, tels que le plan local d’urbanisme, le règlement du secteur sauvegardé, la protection au titre des monuments historiques. Il contient aussi les éléments fondateurs de l’identité bordelaise. Les oeuvres d'art voisinent aux côtés de l'histoire, avec l'art de vivre, dont font bien sûr partie la gastronomie ou la culture du vin. C'est encore la spécificité de Bordeaux comme Patrimoine mondial : un patrimoine historique ou contemporain, architectural ou végétal, consensuel ou contesté, dans une continuité urbaine homogène sans rupture depuis plus de deux siècles.



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Les membres de la Commission du Patrimoine
mondial se réunissent au moins deux fois par an
sous la présidence du Maire

La Commission du Patrimoine mondial, créée par délibération du conseil municipal lors de la séance du 30 avril 2007, est le garant de l’application du plan de gestion du périmètre inscrit au Patrimoine Mondial. Les membres de la Commission du Patrimoine Mondial se réunissent au moins deux fois par an sous la présidence du Maire. Elle comprend les adjoints au maire dont la délégation est liée au patrimoine ainsi que leurs services, des représentants du Ministère de la Culture (DRAC, ABF), le président de la CUB ou son représentant, des services associés (CUB, agence d’urbanisme, …), des personnalités qualifiées (historiens, architectes, …), ainsi que des représentants des corps consulaires (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des Métiers, …) et des représentants d’associations oeuvrant dans l’environnement patrimonial bordelais. Ponctuellement, d’autres personnalités peuvent être associés aux travaux de cette assemblée en fonction des dossiers traités.

La Commission a également une mission de suivi des actions entreprises sur le bien. Elle contribue, notamment, à l’élaboration du rapport périodique que l’Unesco demande tous les cinq ans aux états membres sur la gestion des sites inscrits au Patrimoine Mondial.
Ce rapport argumenté permet à l’Unesco de statuer sur la qualité de gestion, ses évolutions, ses mutations et de décider si la ville mérite toujours ou non d’avoir cette distinction.


La commission du Patrimoine mondial


Trois questions à ... Alain Juppé, maire de Bordeaux

Alain Juppé, maire de Bordeaux © DR

Bordeaux a engagé, il y a 12 ans, un projet de requalification urbaine unanimement salué aujourd'hui et qui lui a valu d'être classée par l'Unesco en 2007 pour la qualité de son patrimoine. Comment concilie-t-on la valorisation d'un patrimoine ancien et modernisation urbaine ?
AJ - Ces deux objectifs ne me semblent pas contradictoires. Compte tenu de la richesse patrimoniale de Bordeaux, il était impensable de ne pas faire de sa mise en valeur une priorité forte : d'où le plan lumière, la campagne de ravalement, la requalification des espaces publics comme la place de la Comédie ou la place Pey Berland, l'aménagement des quais. Mais, dans le même temps, je ne voulais pas d'une ville musée : d'où le tramway avec son système innovant d'alimentation par le sol qui évite tout système aérien inélégant dans le centre historique. Et puis aussi l'aménagement de la rive droite et la Zac Bastide qui replacent ces quartiers au centre de la ville où ils apportent de la modernité.

La transformation de la ville se poursuit. Quels sont les grands projets aujourd'hui et que sera Bordeaux demain ?
AJ -
Si je voulais résumer notre nouveau projet urbain, j'utiliserais l'image de l'axe ou du croissant. J'entends par là les espaces à urbaniser qui se succèdent du Lac aux bassins à flot puis sur la rive droite au débouché du pont Bacalan Bastide, sur la nouvelle Zac Bastide Niel puis, en parallèle, la Garonne, remontant jusqu'au secteur Deschamps, au pont Jean Jacques Bosc et enfin dans le secteur de la gare.
La gare de Bordeaux sera dans 10/12 ans au cœur d'une toile de TGV qui nous mettra à 2 heures de Paris, 1 h de Toulouse, 1 h 30 de Bilbao. Ce secteur accueillera 10 000 logements, 30 000 habitants et un centre international de tertiaire supérieur que nous baptisons Euratlantique. C'est ainsi que Bordeaux pourra se hisser au rang de métropole européenne.

Les Sem comme BMA ou InCité jouent un rôle important dans la politique de transformation urbaine. Comment estimez-vous la pertinence des Sem dans la mise en œuvre d'un projet aussi ambitieux que celui que vous portez sur Bordeaux ?
AJ -
Les Sem sont des partenaires de projet. Sur la base d'un objectif politique dans un cadre contractuel, elles offrent la possibilité de mettre en œuvre avec souplesse et efficacité différents dispositifs d'action (études, négociation foncière, portage foncier, restructuration d'immeubles ou d'îlots, relogement, incitation ou déclenchement de l'action de propriétaires privés). Avec InCité, nous requalifions ainsi le centre historique pour offrir un habitat contemporain dans un patrimoine préservé. 2 000 logements seront réhabilités d'ici 2010. Ces logements sont plus grands et confortables, en locatif à loyer maîtrisé ou libre, ou en accession. Nous luttons contre les logements indignes et insalubres tout en maintenant dans leurs quartiers les habitants qui le souhaitent, nous démolissons ponctuellement le bâti trop dense pour créer des jardins en cœur d'îlots et offrir un nouveau confort dans la ville. Mais nous avons aussi des territoires nouveaux où les Sem peuvent agir efficacement : Bastide II avec BMA et demain Euratlantique.

Propos recueillis par Pierre Magnetto/Naja


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