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19 mai 2010

CANNES 2010: HOMMAGE A JAFAR PANAHI & SELECTION S.I.D.H CANNES 2010

cannes2010

Cinéma iranien et liberté perdue
envoyé par BFM. - L'actualité du moment en vidéo.

À Cannes, en conférence de presse, le réalisateur Iranien Abbas Kiarostami (venue présenter le film "Copie Conforme") revient sur l'arrestation de son confrère Jafar Panahi, placé en détention en mars dernier. Jafar Panahi payait là son opposition au président Ahmadinejad, notamment depuis la réélection de ce dernier.

palmS.I.D.H 2010

Le 63 ème Festival de Cannes, entre rêves et incertitudes...

Le cinéaste iranien Jafar Panahi invité à faire partie d'un jury:

De L'Homme de fer du Polonais Andrzej Wajda projeté en 1981, à Nuits d'ivresse printanière du Chinois Lou Ye tourné dans la clandestinité et présenté l'an dernier, le Festival de Cannes s'est toujours considéré comme un lieu d'accueil pour les cinéastes opprimés par une dictature.

Cette année, c'est l'Iranien Jafar Panahi qui est invité à faire partie d'un jury. « Je ne peux pas dire encore aujourd’hui dans quel jury il sera, puisque cela dépendra de son arrivée à Cannes. De toute manière, quel que soit le jour, à condition que le festival ne soit pas commencé, il sera mis dans un jury », dit Gilles Jacob, le président du festival.

Gilles Jacob a fait passer cette invitation par la femme de Jafar Panahi, mais quand on lui demande si le cinéaste iranien est toujours en prison, Gilles Jacob reste laconique : « Je ne le sais pas. Je suis très attentif, par mes déclarations, à ne rien faire qui puisse empêcher la réalisation de notre projet le plus cher. Donc nous accompagnons ce soutien par des démarches qui doivent rester confidentielles ».

Des démarches secrètes, mais une initiative de nature à remettre sous le feu des projecteurs l'arrestation du cinéaste déjà bardé de prix pour ses films précédents.

cannes2010

La sélection du 63e Festival de Cannes, qui débute le 12 mai prochain, a été dévoilée jeudi 15 avril. Pour la première fois de son histoire, le Tchad sera représenté en compétition. La quarantaine de films en sélection, entre la compétition, la section « Un certain regard », et les projections hors compétition, fait la part belle aux réalisateurs habitués de la Croisette comme aux nouveaux venus. Mais cette année, l'Afrique sera « visible » lors de ce festival. Une bonne nouvelle pour les cinéastes qui déploraient depuis une dizaine d'années la faible représentation, voire l'absence, de films africains.Quand on lui demande quels films de la sélection attisent le plus sa curiosité, le président du festival, Gilles Jacob, répond immédiatement : « Comme je ne les ai pas vus, je suis très gourmand de voir les films surtout de gens inattendus. Cette année, l'Afrique est de retour avec la présence d'un cinéaste tchadien, et d'un cinéaste sud-africain. J'ai très envie d'aller découvrir des gens que je ne connais pas. »

cannes2010

"IRAN":Copie conforme, d'Abbas Kiarostami

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Le film en une phrase: Le premier film hors de ses frontières du cinéaste iranien Abbas Kiarostami.

Casting: Juliette Binoche, William Shimmel...

Sortie: 19 mai 2010.

Enjeu: Copie conforme marque une première pour Abbas Kiarostami. Jamais jusqu'ici, le cinéaste iranien n'avait posé ses caméras hors de ses frontières. Or c'est en Toscane que se situe l'action de son nouveau film: la rencontre entre un écrivain anglo- saxon et une galeriste française sur fond de questionnement sur les relations entre l'original et la copie en art. Depuis Et la vie continue à Un Certain Regard en 92, Abbas Kiarostami a présenté en tout 9 de ses films - 8 longs et même un court dans le programme Chacun son cinéma- sur la Croisette. Membre du jury longs en 93, de celui de la Cinéfondation en 2002 et Président de celui de la Caméra d'Or en 2005, il a surtout remporté la Palme d'Or en 97 pour Le goût de la cerise.

copie_conforme_kiarostami_binoche

Financé par MK2, une nouvelle récompense suprême pour Copie conforme lui vaudrait d'entrer dans le club fermé des doublements Palmés avec Bille August, Francis Ford Coppola, des frères Dardenne, d'Emir Kusturica et Shohei Imamura. Il peut pour cela compter sur son duo d'interprètes: Juliette Binoche et le "débutant" William Shimmel, venu de l'art lyrique puisqu'il est considéré comme l'un des plus grands barytons britanniques.

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TCHAD:"L'homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun.

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Un Homme qui crie - Extrait VF
envoyé par _Caprice_. - Les dernières bandes annonces en ligne.

palmS.I.D.H 2010

Le Festival de Cannes vient de lever le voile sur les participants à sa 63ième édition, qui se tiendra du 12 au 23 mai 2010. Parmi les films sélectionnés : "L'homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun.

Cela faisait treize ans qu'un réalisateur d'Afrique sub-saharienne n'avait pas été en lice pour la palme d'or. « Le film est une chronique de vie entre un père et son fils. Il évoque aussi la vie quotidienne dans le Tchad contemporain, un pays qui n'est pas toujours en paix », explique le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux.

Mahamat Saleh Haroun, 50 ans, poursuit avec ce quatrième long métrage une belle trajectoire internationale. Avec "Daratt, saison sèche", Mahamat-Saleh Haroun avait remporté le Prix Spécial du Jury au Festival de Venise en 2006. Aujourd’hui c’est donc la Palme d’or qu’il tente de décrocher pour "Un homme qui crie", son 4ième long métrage. Mais d’ores et déjà, il inscrit son nom dans l’histoire de Cannes puisque c’est la première fois qu’un réalisateur tchadien y est en compétition officielle.

"Durant plusieurs semaines, Haroun a filmé à l'intérieur de N'Djamena ainsi qu'à Abéché", sa ville natale, pour les besoins de cette fiction, dans laquelle apparaîtront notamment des soldats de la force Minurcat en patrouille dans les environs d'Abéché.

L'histoire se déroule dans un Tchad confronté à la rébellion, dont les autorités réclament aux populations argent ou combattants comme contribution à l'effort de guerre contre les insurgés.

LIRE LA SUITE SUR: CANNES 2010:"L'HOMME QUI CRIE" de Mahamat Saleh Haroun

Synopsis de L'Homme qui crie:

Le Tchad de nos jours. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maitre nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son Chef de Quartier pour sa contribution. Mais Adam n'a pas d'argent, il n'a que son fils...

Drame franco-belge réalisé par Mahamat-Saleh Haroun
Date de sortie : 22 septembre 2010

Interprètes. Youssouf Djaoro, Diouc Koma, Emile Abossolo M'Bo...

Production.
Pays : BELGIQUE, FRANCE
Durée : 1 h 40
Année : 2010

FRANCE:"Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois

Vidéo:Premier extrait de "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, évocation de la vie des moines de Tibhirine, en compétition officielle du Festival de Cannes 2010.

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Partir, c'est mourir...Ils sont restés...

Par Arnaud SCHWARTZ : Envoyé spécial de "La Croix" sur le Festival de Cannes 2010

On le vit d’abord en soi, puis on sent que la salle est gagnée du même sentiment, sans en évaluer encore l’intensité exacte. Pour constater, lorsque les lumières se rallument, que le festival vient de vivre l’un de ses grands moments. Applaudissements nourris, échanges unanimes. Quelque chose est passé. Pas seulement un film, éblouissant, transcendant, mais une grâce, un souffle. Une profonde fraternité.

Mardi 18 mai, Xavier Beauvois, l’auteur de Nord, N’oublie pas que tu vas mourir, Selon Matthieu et Le Petit lieutenant, présentait en compétition officielle Des hommes et des dieux.

Une évocation magnifique de la vie des moines de Tibhirine, en Algérie, dans les
trois années qui précédèrent l’enlèvement et la mort de sept d’entre eux, en 1996. Une œuvre tragique et lumineuse, sobre et lente, baignée de tonalités douces et des couleurs pâles de l’hiver dans l’Atlas, superbement photographié par la chef opératrice Caroline Champetier.

Pas de théorie sur les circonstances de leur mort, pas de thèse sur les responsabilités. À mille lieues des polémiques et des procédures judiciaires ayant trait à ce drame, Xavier Beauvois, à partir d’un scénario d’Étienne Comar, s’interroge sur le choix que firent ces moines de rester là, parmi leurs frères algériens, sans prendre partie entre ceux de la montagne (les terroristes) et ceux de la plaine (dont tous ces villageois avec lesquels ils vivaient en parfaite harmonie). Attachés à réaffirmer humblement leur message de paix alors que le pays, au nom d’un dieu caricaturé par l’extrémisme, s’enfonçait dans le terrorisme et la guerre civile.

Voilà donc l’existence paisible de huit moines, peu à peu confrontés à la violence, démunis et horrifiés, mais résolus, à la suite du prieur Christian de Chergé, à ne pas renoncer à l’appel qui avait dessiné leurs vies, celles de religieux catholiques vivant leur engagement en terre d’islam.


Croyant ou non, chaque spectateur semblait touché mardi par la force universelle de ce message d’amour, porté par huit comédiens véritablement habités par leur rôle, autour de Lambert Wilson dans celui du prieur et du formidable Michael Lonsdale en Frère Luc, médecin aux 150 consultations par jour.

Vidéo: Bruno Cras, critique cinéma d'Europe 1, a vu le film de Xavier Beauvois, la Palme d'or n'est pas loin.

Lors de la conférence de presse qui suivit – au cours de laquelle Étienne Comar et Lambert Wilson recommandèrent La-Croix.com à qui désirerait disposer de tous les éléments sur le drame et ses prolongements – Xavier Beauvois a précisé que le film, tourné au Maroc, s’était fait « en état de grâce ». Les comédiens, eux, évoquaient le lien qui les unit encore. On imagine mal que le jury ne soit pas, comme le petit peuple du festival, emmené par cette œuvre singulière et puissante.

Par Arnaud SCHWARTZ :

Sortie prévue le 8 septembre 2010.

LIRE LA SUITE SUR: CANNES 2010: DES HOMMES ET DES DIEUX DE XAVIER BEAUVOIS

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Afrique du Sud : "La Vie avant tout","Life, above all" d’Olivier Schmitz, pour les enfants du sida...

arton19797_85502La "fiction d’Olivier" Schmitz est présentée dans la section "Un certain regard" au festival de Cannes

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Life, above all (Le Secret de Chanda), le long métrage du sud-africain Oliver Schmitz qui concourt dans la catégorie "Un Certain regard" remue le couteau dans la plaie en abordant la question du sida en Afrique du Sud. Maladie de la honte, l’attentisme des autorités sud-africaines en a fait, en plus du drame sanitaire qu’il représente, un fléau sociétal dont les enfants sont les premières victimes. Life, above all est un poignant témoignage sur la nécessité de la révolution que connaît l’Afrique du Sud, depuis quelques semaines, en matière de lutte contre le sida.

Ce film aurait pu passer inaperçu, car le sida en Afrique du Sud, est une question qui a été souvent traitée au cinéma. Life, above all (Le Secret de Chanda) de Oliver Schmitz, projeté ce mardi dans la section "Un Certain regard", réalise un véritable coup de force en suscitant encore l’émotion. Son point d’entrée : une famille, celle de Chanda. Sa petite sœur, un bébé, Sarah, vient de s’éteindre. L’adolescente de 12 ans ne le sait pas encore, mais cette mort va bouleverser son existence. Car l’ombre de cette maladie, inavouable dans le township d’Elandsdoorn, près de Johannesbourg, plane sur sa famille et sa meilleure amie, Esther. Adapté de l’œuvre Chanda’s secrets d’Allan Stratton, la fiction d’Oliver Schmitz traite d’un tabou sud-africain : le sida.

Victimes de la maladie et de la bêtise

Les premières images de Life, above all n’ont rien d’impressionnant : pathos et interprétation convenue. Pourtant, l’émotion va crescendo. Cela tient-il à cette façon d’insister sur les choix douloureux auxquels se forcent les protagonistes de ce drame au lieu de reconnaître le mal dont ils souffrent ? Le sida, un mot que peine à prononcer, même à l’hôpital, la petite Chanda. Et puis ce déni permanent symbolisé par la voisine "bienfaisante" de la famille, tante Tafa. Son personnage est la métaphore de cette Afrique du Sud, du moins de ses autorités qui ont longtemps refusé de voir les ravages du sida. Car il ne faut surtout pas faire jaser les voisins. Sarah, comme son fils décédé à la suite d’un vol, sont bien morts « hors du péché », tente-t-elle de persuader Chanda. Tante Tafa, a l’instar de la mère de la jeune fille, ne cherchent pourtant qu’à protéger l’adolescente de la honte.

Alors que les minutes s’égrènent, Life, above all se transforme en un poignant argumentaire sur les conséquences de ce fléau sur les familles et surtout les enfants. Livrés à eux-mêmes, tous les moyens sont bons pour survivre. Esther, par exemple, a jeté son petit corps maigre dans la prostitution, faisant d’elle l’une des pestiférées de la petite localité. Car à Elandsdoorn, le moindre soupçon de la communauté, qui fréquente régulièrement les bancs de l’église, aboutit à un rejet. Oliver Schmitz filme la honte d’hommes et de femmes désœuvrés face à une maladie qu’on ne leur a pas donné l’occasion de combattre efficacement. La bêtise des individus a fait le reste. Hommage discret aux femmes, en première ligne comme souvent en Afrique, Life, above all rappelle pourquoi le lancement d’une campagne de lutte nationale, le 25 avril dernier, par le président Jacob Zuma était vitale pour les orphelins du sida à qui est dédié le long métrage d’Oliver Schmitz. Ils sont plus d’un million et demi.

- Life, above all (Le Secret de Chanda) de Oliver Schmitz Avec Khomotso Manyaka, Lerato Mvelase, Harriet Manamela, Keaobaka Makanyane, Mapaseka Mathebe
Durée : 1h 46
En sélection officielle, "Un Certain regard", au Festival de Cannes 2010
Sortie française : le 1er décembre 2010

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ALGERIE: "Hors la loi" de Rachid Bouchareb

Rachid Bouchareb  s’attaque à la "suite" d’Indigènes à travers le destin de trois frères. Jamel Debbouze a finalement rejoint le casting, déjà composé de Sami Bouajila et Roschdy Zem.

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Dans Hors La Loi, Rachid Bouchareb s’attache à raconter l’indépendance de l’Algérie à travers le regard de trois frères qui vont militer pour l’autonomie de leur pays.
Il ne s’agit pas - littéralement parlant – d’une suite ; sinon strictement chronologique, concernant la réflexion du réalisateur sur l’histoire du peuple algérien. Le scénario commencera à partir du 8 mai 1945, date marquée par les massacres de Sétif, et s’étendra jusqu’en 1962 et la fin de la guerre. Le film évoquera certainement la défaite française de Diên Bên Phu en 1954, qui incita les colonies à s’insurger contre l’occupant. La montée du FLN ne pourra pas non plus être ignoré, mais le destin des Harkis fera peut-être l’objet d’un troisième volet. En effet, le cinéaste n’étonnerait personne en consacrant un film entier à cette communauté, oubliée de toutes parts après l’indépendance de l’Algérie.“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb en compétition à la 63e édition du Festival de Cannes

rachid_bouchareb

Rachid Bouchareb

Un film, une histoire commune, une polémique

Par : Amine Idjer

Avant même sa projection le 21 mai prochain, “Hors-la-loi”, le tout nouveau film de Rachid Bouchareb, est au centre d’une polémique qui prend de l’ampleur du jour en jour.  Prenant des proportions de plus en plus politiques, la polémique “Hors-la-loi”, si on peut l’appeler ainsi, tâtonne plus qu’elle ne mord. Des voix fusent par-ci, par-là, fustigeant le réalisateur franco-algérien et son film.
En automne 2009, le député français UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, a saisi “discrètement” le secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, car fâché de la manière dont le scénario du film raconte les “massacres de Sétif”, et ce, avant même de voir le film. Dénonçant par la même occasion, le 7 décembre 2009, dans une lettre adressée à ce dernier, le “concours financier apporté par le Centre national du Cinéma”. Selon ce député, sa démarche était dictée par l’envie que le film ne soit pas dans la sélection officielle française.


Indigènes,2006

En fait, le projet le dérangeait, selon ses propos. Allant encore plus loin, il affirme dans une déclaration à Paris Match, le 23 avril 2010, que ce film ne représente pas la France, mais seulement l’Algérie. À croire que tout ce qui s’est passé durant la guerre de libération ne touche ni de loin ni de près la France. Toutefois, le “déclic” a réellement commencé en juin 2009, plus précisément le 18, quand ce même secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, saisit le Service historique de la défense (SHD) afin “d’analyser le contenu historique du scénario”. La réponse n’a pas tardé à tomber. Le scénario du film est truffé d’erreurs et autres anachronismes historiques, dénaturant, selon le SHD, l’histoire et le passé “communs”. Ce thème est sensible et dérangeant au point qu’il suscite même les “appréhensions” de l’Élysée, comprendre par-là le président français Nicolas Sarkozy, qui a demandé de “visionner” le film avant même sa projection. Pourquoi ? De peur qu’“Hors-la-loi” dénonce ou plutôt mette en évidence les actes criminels de guerre de la France en Algérie durant l’occupation coloniale, écorchant ainsi l’honneur de la France coloniale ? Ou bien est-ce que les stigmates et les blessures de la guerre n’ont pas encore été cicatrisés ? Ou encore parce que la France n’a pas encore fait le deuil de son passé colonial ? Pourtant les faits sont là : un certain 8 mai 1945, 45 000 Algériens – victimes – ont été tués à Guelma, Sétif et Kherrata. Ce génocide, qui ne dit pas son nom, a été qualifié par l’ancien ambassadeur de France à Alger, M. de Verdière, de “tragédie inexcusable” lors de son déplacement à Sétif le 27 février 2005. Une déclaration qui vaut son pesant d’or.
À lire tout ce qui a été écrit sur ce film, une question se pose : de quoi parle-t-il ? Selon le synopsis circulant sur Internet, “Hors-la-loi” “raconte les parcours de trois frères, témoins des massacres de Sétif en mai 1945 et qui vivent ensuite en France, où ils seront plongés dans les excroissances en métropole de la guerre d'indépendance algérienne.” Le film débute là où s’est arrêté “Indigènes”. À travers son film, le réalisateur Rachid Bouchareb affirme (dans différentes déclarations) qu’il veut “faire toute la lumière sur ce pan de l’histoire commune aux deux pays”.
Dans ce cas là, peut-on demander à un réalisateur un travail d’historien ? N’est-il pas libre de tourner une fiction qui se base sur un (ou des) fait historique ?  Issu d’une coproduction franco-algéro-tuniso-italo-belge, le film de Rachid Bouchareb est en train de vivre le même scénario que celui vécu par l’autre film italo-algérien à succès “La bataille d’Alger” du réalisateur Gillo Pontecorvo. Une levée de boucliers sans pareil allant jusqu’à même interdire sa projection en France. L’histoire se répète. Peut-être faudra-t-il que la France s’inspire des États-Unis d’Amérique lorsque des réalisateurs abordent la guerre du Viêt-nam avec leur propre vision, sans crier au scandale. Une chose est sûre : la 63e édition du Festival de Cannes démarre sur les chapeaux de roues. “Hors-la-loi” fait planer le suspense. Beaucoup d’encre coule et continuera de couler même après sa projection.

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