CANNES 2010: HOMMAGE A JAFAR PANAHI & SELECTION S.I.D.H CANNES 2010
Cinéma iranien et liberté perdue À Cannes, en conférence de presse, le réalisateur Iranien Abbas Kiarostami (venue présenter le film "Copie Conforme") revient sur l'arrestation de son confrère Jafar Panahi, placé en détention en mars dernier. Jafar Panahi payait là son opposition au président Ahmadinejad, notamment depuis la réélection de ce dernier. S.I.D.H 2010 Le 63 ème Festival de Cannes, entre rêves et incertitudes...
La sélection du 63e Festival de Cannes, qui débute le 12 mai prochain, a été dévoilée jeudi 15 avril. Pour la première fois de son histoire, le Tchad sera représenté en compétition. La quarantaine de films en sélection, entre la compétition, la section « Un certain regard », et les projections hors compétition, fait la part belle aux réalisateurs habitués de la Croisette comme aux nouveaux venus. Mais cette année, l'Afrique sera « visible » lors de ce festival. Une bonne nouvelle pour les cinéastes qui déploraient depuis une dizaine d'années la faible représentation, voire l'absence, de films africains.Quand on lui demande quels films de la sélection attisent le plus sa curiosité, le président du festival, Gilles Jacob, répond immédiatement : « Comme je ne les ai pas vus, je suis très gourmand de voir les films surtout de gens inattendus. Cette année, l'Afrique est de retour avec la présence d'un cinéaste tchadien, et d'un cinéaste sud-africain. J'ai très envie d'aller découvrir des gens que je ne connais pas. » "IRAN":Copie conforme, d'Abbas Kiarostami
Le film en une phrase: Le premier film hors de ses frontières du cinéaste iranien Abbas Kiarostami. Casting: Juliette Binoche, William Shimmel... Sortie: 19 mai 2010. Enjeu: Copie conforme marque une première pour Abbas Kiarostami. Jamais jusqu'ici, le cinéaste iranien n'avait posé ses caméras hors de ses frontières. Or c'est en Toscane que se situe l'action de son nouveau film: la rencontre entre un écrivain anglo- saxon et une galeriste française sur fond de questionnement sur les relations entre l'original et la copie en art. Depuis Et la vie continue à Un Certain Regard en 92, Abbas Kiarostami a présenté en tout 9 de ses films - 8 longs et même un court dans le programme Chacun son cinéma- sur la Croisette. Membre du jury longs en 93, de celui de la Cinéfondation en 2002 et Président de celui de la Caméra d'Or en 2005, il a surtout remporté la Palme d'Or en 97 pour Le goût de la cerise. Financé par MK2, une nouvelle récompense suprême pour Copie conforme lui vaudrait d'entrer dans le club fermé des doublements Palmés avec Bille August, Francis Ford Coppola, des frères Dardenne, d'Emir Kusturica et Shohei Imamura. Il peut pour cela compter sur son duo d'interprètes: Juliette Binoche et le "débutant" William Shimmel, venu de l'art lyrique puisqu'il est considéré comme l'un des plus grands barytons britanniques.
TCHAD:"L'homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun.
Un Homme qui crie - Extrait VF S.I.D.H 2010 Le Festival de Cannes vient de lever le voile sur les participants à sa 63ième édition, qui se tiendra du 12 au 23 mai 2010. Parmi les films sélectionnés : "L'homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun. Cela faisait treize ans qu'un réalisateur d'Afrique sub-saharienne n'avait pas été en lice pour la palme d'or. « Le film est une chronique de vie entre un père et son fils. Il évoque aussi la vie quotidienne dans le Tchad contemporain, un pays qui n'est pas toujours en paix », explique le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux. Mahamat Saleh Haroun, 50 ans, poursuit avec ce quatrième long métrage une belle trajectoire internationale. Avec "Daratt, saison sèche", Mahamat-Saleh Haroun avait remporté le Prix Spécial du Jury au Festival de Venise en 2006. Aujourd’hui c’est donc la Palme d’or qu’il tente de décrocher pour "Un homme qui crie", son 4ième long métrage. Mais d’ores et déjà, il inscrit son nom dans l’histoire de Cannes puisque c’est la première fois qu’un réalisateur tchadien y est en compétition officielle. "Durant plusieurs semaines, Haroun a filmé à l'intérieur de N'Djamena ainsi qu'à Abéché", sa ville natale, pour les besoins de cette fiction, dans laquelle apparaîtront notamment des soldats de la force Minurcat en patrouille dans les environs d'Abéché. L'histoire se déroule dans un Tchad confronté à la rébellion, dont les autorités réclament aux populations argent ou combattants comme contribution à l'effort de guerre contre les insurgés.
LIRE LA SUITE SUR: CANNES 2010:"L'HOMME QUI CRIE" de Mahamat Saleh Haroun Synopsis de L'Homme qui crie: Le Tchad de nos jours. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maitre nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son Chef de Quartier pour sa contribution. Mais Adam n'a pas d'argent, il n'a que son fils... Drame franco-belge réalisé par Mahamat-Saleh Haroun Production. FRANCE:"Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois
Vidéo:Premier extrait de "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, évocation de la vie des moines de Tibhirine, en compétition officielle du Festival de Cannes 2010.
S.I.D.H 2010 Partir, c'est mourir...Ils sont restés...
Par Arnaud SCHWARTZ : Envoyé spécial de "La Croix" sur le Festival de Cannes 2010 On le vit d’abord en soi, puis on sent que la salle est gagnée du même sentiment, sans en évaluer encore l’intensité exacte. Pour constater, lorsque les lumières se rallument, que le festival vient de vivre l’un de ses grands moments. Applaudissements nourris, échanges unanimes. Quelque chose est passé. Pas seulement un film, éblouissant, transcendant, mais une grâce, un souffle. Une profonde fraternité.
Vidéo: Bruno Cras, critique cinéma d'Europe 1, a vu le film de Xavier Beauvois, la Palme d'or n'est pas loin.
Lors de la conférence de presse qui suivit – au cours de laquelle Étienne Comar et Lambert Wilson recommandèrent La-Croix.com à qui désirerait disposer de tous les éléments sur le drame et ses prolongements – Xavier Beauvois a précisé que le film, tourné au Maroc, s’était fait « en état de grâce ». Les comédiens, eux, évoquaient le lien qui les unit encore. On imagine mal que le jury ne soit pas, comme le petit peuple du festival, emmené par cette œuvre singulière et puissante.
Par Arnaud SCHWARTZ :
Sortie prévue le 8 septembre 2010. LIRE LA SUITE SUR: CANNES 2010: DES HOMMES ET DES DIEUX DE XAVIER BEAUVOIS
Afrique du Sud : "La Vie avant tout","Life, above all" d’Olivier Schmitz, pour les enfants du sida... La "fiction d’Olivier" Schmitz est présentée dans la section "Un certain regard" au festival de Cannes S.I.D.H 2010 Life, above all (Le Secret de Chanda), le long métrage du sud-africain Oliver Schmitz qui concourt dans la catégorie "Un Certain regard" remue le couteau dans la plaie en abordant la question du sida en Afrique du Sud. Maladie de la honte, l’attentisme des autorités sud-africaines en a fait, en plus du drame sanitaire qu’il représente, un fléau sociétal dont les enfants sont les premières victimes. Life, above all est un poignant témoignage sur la nécessité de la révolution que connaît l’Afrique du Sud, depuis quelques semaines, en matière de lutte contre le sida.
ALGERIE: "Hors la loi" de Rachid Bouchareb Rachid Bouchareb s’attaque à la "suite" d’Indigènes à travers le destin de trois frères. Jamel Debbouze a finalement rejoint le casting, déjà composé de Sami Bouajila et Roschdy Zem. S.I.D.H 2010 Dans Hors La Loi, Rachid Bouchareb s’attache à raconter l’indépendance de l’Algérie à travers le regard de trois frères qui vont militer pour l’autonomie de leur pays. Un film, une histoire commune, une polémique Par : Amine Idjer Avant même sa projection le 21 mai prochain, “Hors-la-loi”, le tout nouveau film de Rachid Bouchareb, est au centre d’une polémique qui prend de l’ampleur du jour en jour. Prenant des proportions de plus en plus politiques, la polémique “Hors-la-loi”, si on peut l’appeler ainsi, tâtonne plus qu’elle ne mord. Des voix fusent par-ci, par-là, fustigeant le réalisateur franco-algérien et son film. Indigènes,2006 En fait, le projet le dérangeait, selon ses propos. Allant encore plus loin, il affirme dans une déclaration à Paris Match, le 23 avril 2010, que ce film ne représente pas la France, mais seulement l’Algérie. À croire que tout ce qui s’est passé durant la guerre de libération ne touche ni de loin ni de près la France. Toutefois, le “déclic” a réellement commencé en juin 2009, plus précisément le 18, quand ce même secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, saisit le Service historique de la défense (SHD) afin “d’analyser le contenu historique du scénario”. La réponse n’a pas tardé à tomber. Le scénario du film est truffé d’erreurs et autres anachronismes historiques, dénaturant, selon le SHD, l’histoire et le passé “communs”. Ce thème est sensible et dérangeant au point qu’il suscite même les “appréhensions” de l’Élysée, comprendre par-là le président français Nicolas Sarkozy, qui a demandé de “visionner” le film avant même sa projection. Pourquoi ? De peur qu’“Hors-la-loi” dénonce ou plutôt mette en évidence les actes criminels de guerre de la France en Algérie durant l’occupation coloniale, écorchant ainsi l’honneur de la France coloniale ? Ou bien est-ce que les stigmates et les blessures de la guerre n’ont pas encore été cicatrisés ? Ou encore parce que la France n’a pas encore fait le deuil de son passé colonial ? Pourtant les faits sont là : un certain 8 mai 1945, 45 000 Algériens – victimes – ont été tués à Guelma, Sétif et Kherrata. Ce génocide, qui ne dit pas son nom, a été qualifié par l’ancien ambassadeur de France à Alger, M. de Verdière, de “tragédie inexcusable” lors de son déplacement à Sétif le 27 février 2005. Une déclaration qui vaut son pesant d’or. |