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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
11 juillet 2010

HOMELIE: INDIFFERENT A LA MORT... N'OUBLIONS PAS QUE L'AUTRE EST NOTRE PROCHAIN ...CELA NOUS CONCERNE TOUS.

Jacoppo Bassano, 1535-1592. Le Bon Samaritain, Venise vers 1550-1570. National Gallery, Londres./Vidéo: Aung San Suu Kyi/Jane Birkin

Homélie et Lecture de ce XVe Dimanche dédiée à tous ceux qui vivent dans l'angoisse et la solitude....Les prisonniers et otages de tous pays sont notre prochain, en commençant par le plus vieux de tous, Michel Germaneau, 78 ans, Otage et au bord du gouffre, à moitié mort de peur, à moitié mort tout court...seul depuis bientôt trois mois.

Merci de lire cette Homélie que le Père Christian Lancrey-Javal a écrit pour ne pas oublier que nous sommes tous la famille d'un homme, d'une femme, d'un enfant, d'un Grand Père ou d'une Grand Mère en sursis, ici ou ailleurs...

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10, 25-37

Pour mettre Jésus à l'épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question :
« Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda :
« Dans la Loi, qu'y a-t-il d'écrit ? Que lis-tu ? »
L'autre répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit :
« Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. »

Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus :
« Et qui donc est mon prochain ? »
Jésus reprit :
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ;
ceux-ci, après l'avoir dépouillé, roué de coups, s'en allèrent en le laissant à moitié mort.

Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ;
il le vit et passa de l'autre côté.

De même un lévite arriva à cet endroit ;
il le vit et passa de l'autre côté.

Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ;
il le vit et fut saisi de pitié.
Il s'approcha, pansa ses plaies en y versant de l'huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, et les donna à l'aubergiste, en lui disant :
"Prends soin de lui ;
tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai."

Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain
de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répond :
« Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. »
Jésus lui dit :
« Va, et toi aussi, fais de même. »

l'homélie du curé

Indifférent à la mort.
15ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C
Dimanche 11 juillet 2010
Lc 10, 25-37

CHRISTIAN

par le Père Christian Lancrey-Javal, curé de la paroisse Saint Louis d'Antin, Paris

La parabole du Bon Samaritain raconte l’histoire d’un homme qui est laissé à demi-mort. On peut penser que cette mention dit l’urgence : une question de vie ou de mort. En réalité, elle explique le choix des personnages, et elle répond du même coup à la question initiale, sur la vie éternelle : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? – autrement dit, pour ne pas aller en enfer après ma mort ? La réponse est claire : ne vis pas comme si la mort n’existait pas. Ne passe pas à côté sans la regarder : tu passerais à côté de la vie.

Le rôle du prêtre et de l’Eglise est d’accompagner les gens face à la mort. Les gens le savent bien ; une partie du clergé français a tendance à l’oublier. Il y a quelques semaines, je me suis trouvé devant un choix difficile : ou bien partir célébrer un mariage à l’étranger, pour lequel je m’étais engagé depuis des mois ; ou bien rester à Paris pour accompagner une amie dans ses dernières heures et célébrer ses obsèques. Que faut-il privilégier : le mariage ou l’enterrement ? Tous les prêtres à qui j’ai demandé leur avis, tous m’ont dit : le mariage, parce que c’est l’avenir. Et tous les autres gens que j’ai consultés m’ont dit : l’enterrement. Une amie a ajouté : si tu t’en vas quand je meurs, tu n’es plus mon ami.

Vous connaissez ces dilemmes : ils se posent régulièrement quand un deuil survient au moment d’un mariage. Qu’est-ce qu’on fait ?

La grandeur d’une société se mesure à ses rites funéraires. La grandeur de tout être humain se révèle face à la mort.

Et la mauvaise laïcité, le laïcisme à la française, est une négation de la mort. Qu’elle soit une négation de Dieu, chacun en répondra le moment venu. Mais le laïcisme est une négation de la mort, un déni, et un déni de charité et un déni de justice.

Je n’ai aucune inquiétude sur les Vocations sacerdotales de demain, en France, en Europe ou ailleurs : elles viendront ou re-viendront lorsque nous serons revenus dans l’Eglise à notre Mission d’annoncer l’Espérance, la grande Espérance, de l’Au-delà.

Un des Evêques auxiliaires de Paris, lors d’une messe de Confirmation, m’a fait sursauter en employant à plusieurs reprises dans son homélie cette expression un peu désuète : « notre vie ici-bas ». Plus personne ne parle comme ça ! Et c’est peut-être dommage.

Dans la parabole du Bon Samaritain, les deux hommes qui passent sans s’arrêter, le prêtre et le lévite, sont deux hommes de Dieu. On en fait une lecture bien-pensante, moralisatrice, en s’indignant devant leur indifférence à la souffrance. Mais c’est une indifférence à la mort ! L’impureté qui les effraye est celle du cadavre, pas du sang. Autrement dit, ils n’y croient plus. Le Samaritain est un homme d’espérance : il y croit encore. Il croit à la vie.

Comprenez pourquoi Jésus a pris l’exemple d’un prêtre et d’un lévite, et pas d’un Pharisien ou d’un scribe : deux hommes du Culte. C’est ce qui donne toute son actualité à ce texte !

Avant, quand les prêtres étaient habillés en noir, on les appelait des corbeaux, et le jeu des effrontés était de croasser à leur passage : la mort qui les accompagnait donnait tout leur sens à leurs paroles de vie !
Le plus cocasse est le reproche que nous l’Eglise, nous adressons au monde de vivre dans l’indifférence religieuse, alors que cette indifférence religieuse, dont nous sommes en grande partie responsables, c’est l’indifférence devant la mort !

L’Evangile de ce dimanche dit ceci : quand ton prochain présente tous les signes de la mort, la mort sociale, la mort morale, la mort spirituelle, soigne-le ! Prends-en soin, amène-le à l’Eglise. Aujourd’hui, ce ne sont pas des flots de sang qui coulent – grâce à Dieu, les services de secours sont bien organisés : ce sont des flots d’angoisse qui dégoulinent, face à la mort spirituelle. Les gens ont peur et ils ont raison d’avoir peur.

Qu’attendons-nous pour leur annoncer l’Espérance ?

Lorsqu’on est pris en faute, et dans notre mission d’évangélisation, d’annonce de l’Espérance, nous sommes clairement en faute, frères et sœurs ! – lorsqu’on est pris en faute, on peut accuser les circonstances, le matérialisme ambiant etc., chercher à positiver et attendre des jours meilleurs. Laissons ça aux sportifs, aux professionnels de la défaite. Et puis, on peut se remettre en cause.

Dorothée de Gaza, un saint Abbé qui vivait près de Gaza au 6ème siècle, a laissé des instructions spirituelles, où il explique que la source de tous nos troubles, c’est que nous ne nous accusons pas nous-mêmes (Liturgie des Heures, 9ème semaine du temps ordinaire, lundi et mardi).

Ça veut dire quoi ?

Un mot d’abord pour calmer l’irritation de ceux que les repentances internes à l’Eglise exaspèrent : c’est le motif principal des lettres de doléances que je reçois. Contre l’esprit de repentance. Reconnaissons pourtant qu’il est évangélique, même s’il est bizarrement utilisé : pour dire les choses simplement, la repentance ne peut porter que sur soi. C’est un paradoxe de l’Eglise qui, sur la Shoah par exemple, demande pardon et dans le même temps instruit le procès en béatification du Pape de l’époque. Il y a là quelque chose d’illogique. La conversion comme la repentance ne s’emploie qu’à la première personne du singulier : ma conversion.

Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que chacun d’entre nous doit être au clair sur sa mort à venir. Ce n’est pas une démarche notariale, de testament à préparer, de papiers à mettre en ordre, et encore. C’est une démarche quotidienne, de conversion. D’examen de conscience, avant de s’endormir. Nous entendrons début août, la parabole de l’homme riche qui voulait se reposer et profiter de ses biens : « Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme ! » (Lc 12, 20).

Dans la parabole du Bon Samaritain, cet homme à demi-mort, c’est toi ! C’est toi que tout le monde ne laissera pas crever, mais que personne ne pourra empêcher de mourir, si riche sois-tu, personne ne pourra t’empêcher de mourir, sauf le Christ ! Avec Lui, tu ne mourras pas : tu entreras dans la Vie.

Se convertir, deuxio, ça veut dire s’arrêter. Vous le savez bien, parce que nous partageons tous ce sentiment de subir, d’être emportés, de ne pas pouvoir se poser, se reposer, souffler. La loi de la Charité veut qu’on s’arrête, que tout le monde s’arrête quand quelqu’un meurt. On décrète un deuil : ce n’est pas à un volontaire désigné de « faire son deuil » dans son coin comme si c’était une affaire privée. Cela nous concerne tous.

Se convertir, ça veut dire donc (1) se préparer à mourir, (2) s’arrêter quand quelqu’un meurt, ça veut dire troisièmement (3) prier. Un souvenir terrible de l’attentat du 11 septembre 2001, la destruction des tours jumelles à New-York, est le bruit des corps qui s’écrasaient au sol bien avant que les tours s’écroulent : les gens se jetaient par la fenêtre. Pris de panique, ils se jetaient dans le vide. J’y pensais ces temps-ci après le suicide d’une amie qui, un matin, s’est ainsi jetée dans le vide. Que dit-on après, à la famille ?

Le prêtre qui a présidé les obsèques a affronté le sentiment de culpabilité qui ronge l’entourage : qu’aurait-il fallu faire pour éviter ça ? Qu’est-ce que je n’ai pas fait que j’aurais dû faire ? Il a proposé que nous transformions la question en : qu’allons-nous faire maintenant ? – qui était la meilleure introduction à l’Eucharistie que nous allions célébrer.

Si, chaque fois qu’un drame se produisait, nous prenions un temps de prière, de consolation, mais autant de pénitence, je vous promets que notre monde irait mieux. Nous n’avons pas envie de l’entendre, et nous préférons nous retourner contre Dieu que vers Dieu. Pourtant, la seule réponse au malheur, au ricanement des forces du mal, est la confiance en Dieu. Notre secours est dans le Nom du Seigneur.

Le drame de ce suicide a été si violent, eu égard au charisme de cette femme, aux circonstances, à la famille, aux enfants, que j’ai rencontré dans les semaines qui ont suivi des gens qui m’en ont parlé qui ignoraient mes liens d’amitié avec la défunte : certains avaient peur que cela puisse leur arriver.

Le malheur frappe vite. Nous sommes enclins à imaginer le mal comme une poussée irrépressible : une pulsion de mort. L’engrenage de quelque chose qui serait en moi et plus fort que moi. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Mais l’attirance pour le vide vient du vide, pas de moi. L’attirance pour le vide, qui est une définition même du péché, vient d’une absence, d’une insuffisance ou d’une disparition des barrières de protection. Quand le vertige vous prend, empoignez la rampe : la Loi est la rampe à tenir, la Loi avec ses interdits – on n’approche pas.

Quand un mal objectif ne m’apparaît plus comme un mal, comme passer auprès d’un blessé ou d’un pauvre sans s’arrêter, et quand au contraire un mal objectif m’apparaît comme un droit, comme le droit à l’avortement, le droit à l’euthanasie, le droit au suicide, je suis au bord du vide. Quand l’esprit mauvais nous distille à longueur de journée que ce mal est un bien, il enlève toutes les rambardes de protection.

Pour finir sur une note plus légère, rappelez-vous ce film français, une comédie qui connut un grand succès : le Viager. Des héritiers potentiels et impatients, s’exaspérant de la longévité du bonhomme, cherchent à accélérer la mort du donateur. Par une protection surnaturelle, tous les pièges qui lui sont tendus se retournent contre leurs auteurs. Il y a notamment cette scène dans sa petite maison où l’un scie la rambarde de la fenêtre tandis que l’autre cire à outrance les marches de l’escalier, et chacun tombe dans le piège de l’autre.

De très nombreux spectacles qui sont diffusés sont des pièges et des mensonges : ils cachent un vide. Et contre ces pièges, il n’y a pas d’autre solution que la prière, pour trouver refuge dans la foi de l’Eglise, auprès du Seigneur.

Père Christian Lancrey Javal
curé de Saint-Louis d'Antin

L'association "La Source d'eau vive" édite la Bible, ancien et nouveau Testament au format audio mp3. Vous pouvez la télécharger gratuitement et la diffuser librement. Nous vous demandons toutefois de ne pas vendre ces fichiers, car ce que vous avez reçu gratuitement, donnez le gratuitement.http://www.lasourcedeauvive.org/Bible-audio.htm 

Lecture du Livre du Deutéronome 30, 10-14

Moïse disait au peuple d'Israël :
« Écoute la voix du Seigneur ton Dieu,
en observant ses ordres et ses commandements inscrits dans ce livre de la Loi
reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.
Car cette loi que je te prescris aujourd'hui
n'est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.
Elle n'est pas dans les cieux, pour que tu dises :
"Qui montera aux cieux nous la chercher et nous la faire entendre,
afin que nous la mettions en pratique ?"
Elle n'est pas au-delà des mers, pour que tu dises :
"Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher et nous la faire entendre,
afin que nous la mettions en pratique ?"
Elle est tout près de toi, cette Parole,
elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique. »

Introduction aux écritures:

La Loi ou Torah comprend 5 livres nommés par le premier mot du livre :
- Berechit (Au commencement)- Chemot (Les Noms)- Wayiqra (Et il dit)- Bamidbar (Dans le désert)- Debarim (Les paroles).Ces titres correspondent à Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. La Torah évoque la naissance du monde et du peuple et donne les commandements pour vivre.La base de la relation d'alliance entre YaHWeH (Le Seigneur) et le peuple d'Israël y est consignée et mise sous l'autorité de Moïse..

Les Prophètes ou Neviim sont divisés en deux parties de 4 livres chacune :
- les 4 ''prophètes premiers'' : Josué, Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois
- les 4 ''prophètes derniers'' : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, les Douze ; les Douze regroupe les livres de Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.

Tous ces livres, les premiers plus historiques, les derniers rapportant des paroles prophétiques, nous font suivre les infidélités du peuple au cours de l'histoire et les efforts des prophètes pour restaurer l'alliance.


Les Écrits ou Ketouvim comprennent 11 livres.
Au début, les Psaumes, les Proverbes et le livre de Job.
Ensuite, 5 livres poétiques lus lors des fêtes d'Israël : Ruth, Cantique des Cantiques, Qohélet, Lamentations, Esther.
Enfin 3 livres divers : Daniel, Esdras + Néhémie, 1 et 2 Chroniques.

Ils invitent à méditer, de manière multiforme, la relation d'alliance inscrite au cœur de l'existence.


La tradition rabbinique a désigné cet ensemble de 24 livres par les initiales des trois recueils : TNK (prononcer Tanakh).

Dossier : Le judaïsme:

voir à : http://club.ados.fr/parekh/blog/


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