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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
2 mai 2010

CINEMA:LA PASSION DU CHRIST de MEL GIBSON


LA PASSION DU CHRIST debut
envoyé par Elmessih. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

La passion du Christ (Partie 4)
envoyé par Woompaka. - Regardez plus de courts métrages.

Synopsis :

Le film relate les douze dernières heures de la vie de Jésus-Christ, considérées comme les plus intenses de sa vie dans lesquelles Jésus-Christ institue l'Eucharistie. Il montre Jésus priant au mont des Oliviers, et résister à la tentation de Satan. On voit ensuite Jésus capturé par les autorités juives, et flagellé du fait de sa dénonciation par Judas auprès des Grands Prêtres. Suite à cela on voit son jugement devant le préfet romain Ponce Pilate, ainsi que son passage devant Hérode, et sa condamnation à mort. Le film étant coupé de flash back sur les moments principaux de la vie publique du Christ, comme le sermon des Béatitudes. Le film s'achève par la montée au Calvaire de Jésus et par sa crucifixion, avec Marie et Marie Madeleine comme témoins. Puis finit par la résurrection du Christ

Mel Gibson : une violence au service de la foi

Dans un entretien, René Girard, anthropologue et philosophe, défend la vision de Mel Gibson, affirmant que son réalisme loin d'être une apologie de la violence, en est une critique : « On traite Mel Gibson de « pornographe » de la violence, alors qu'en réalité il est un des très rares metteurs en scène à ne pas systématiquement mêler de l'érotisme à la violence » 

La suite sur:http://scriptor.typepad.com/bckprch/rene_girard_la_passion.pdf

[Le Figaro Magazine - 27 mars 2004]

Philosophe français enseignant aux Etats-Unis, René Girard a vu le film de Mel Gibson pour "Le Figaro Magazine". Il salue le travail du cinéaste pour inscrire "la Passion du Christ" dans une tradition esthétique et théologique.

ANALYSE:

Par René Girard,Jean-François Mongibeaux et Etienne de Montety

Bien avant la sortie de son film aux Etats-Unis, Mel Gibson avait organisé pour les sommités journalistiques et religieuses des projections privées. S'il comptait s'assurer ainsi la bienveillance des gens en place, il a mal calculé son coup, ou peut-être a-t-il fait preuve, au contraire, d'un machiavélisme supérieur.

Les commentaires ont tout de suite suivi et, loin de louer le film ou même de rassurer le public, ce ne furent partout que vitupérations affolées et cris d'alarme angoissés au sujet des violences antisémites qui risquaient de se produire à la sortie des cinémas.

Même le New Yorker, si fier de l'humour serein dont, en principe, il ne se départ jamais, a complètement perdu son sang-froid et très sérieusement accusé le film d'être plus semblable à la propagande nazie que toute autre production cinématographique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Rien ne justifie ces accusations. Pour Mel Gibson, la mort du Christ est l'oeuvre de tous les hommes, à commencer par Gibson lui même.

Lorsque son film s'écarte un peu des sources évangéliques, ce qui arrive rarement, ce n'est pas pour noircir les Juifs mais pour souligner la pitié que Jésus inspire à certains d'entre eux, à un Simon de Cyrène par exemple, dont le rôle est augmenté, ou à une Véronique, la femme qui, selon une tradition ancienne, a offert à Jésus, pendant la montée au Golgotha, un linge sur lequel se sont imprimés les traits de son visage.

Plus les choses se calment, plus il devient clair, rétrospectivement, que ce film a déclenché dans les médias les plus influents du monde une véritable crise de nerfs qui a plus ou moins contaminé par la suite l'univers entier. Le public n'avait rien à voir à l'affaire puisqu'il n'avait pas vu le film. Il se demandait avec curiosité, forcément, ce qu'il pouvait bien y avoir dans cette Passion pour semer la panique dans un milieu pas facile en principe à effaroucher. 

La suite était facile à prévoir : au lieu des deux mille six cents écrans initialement prévus, ils furent plus de quatre mille à projeter The Passion of the Christ à partir du mercredi des Cendres, jour choisi, de toute évidence, pour son symbolisme pénitentiel.

Dès la sortie du film, la thèse de l'antisémitisme a perdu du terrain mais les adversaires du film se sont regroupés autour d'un second grief, la violence excessive qui, à les en croire, caractériserait ce film. Cette violence est grande, indubitablement, mais elle n'excède pas, il me semble, celle de bien d'autres films que les adversaires de Mel Gibson ne songent pas à dénoncer.

Cette Passion a bouleversé, très provisoirement sans doute, l'échiquier des réactions médiatiques au sujet de la violence dans les spectacles. Tous ceux qui, d'habitude, s'accommodent très bien de celle-ci ou voient même dans ses progrès constants autant de victoires de la liberté sur la tyrannie, voilà qu'ils la dénoncent dans le film de Gibson avec une véhémence extraordinaire. Tous ceux qui, au contraire, se font d'habitude un devoir de dénoncer la violence, sans obtenir jamais le moindre résultat, non seulement tolèrent ce même film mais fréquemment ils le vénèrent.

Jamais on n'avait filmé avec un tel réalisme...

Pour comprendre ce qu'a voulu faire Mel Gibson, il me semble qu'il faut se libérer de tout les snobismes modernistes et postmodernistes et envisager le cinéma comme un prolongement et un dépassement du grand réalisme littéraire et pictural. Si les techniques contemporaines passent souvent pour incapables de transmettre l'émotion religieuse, c'est parce que jamais encore de grands artistes ne les ont transfigurées. Leur invention a coïncidé avec le premier effondrement de la spiritualité chrétienne depuis le début du christianisme.

Si les artistes de la Renaissance avaient disposé du cinéma, croit on vraiment qu'ils l'auraient dédaigné ? C'est avec la tradition réaliste que Mel Gibson s'efforce de renouer. L'aventure tentée par lui consiste à utiliser à fond les ressources incomparables de la technique la plus réaliste qui fût jamais, le cinéma.

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