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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
3 avril 2010

VEILLEE PASCALE & DIMANCHE DE PAQUES:LE MATIN DU PREMIER JOUR...

À Pâques, la célébration de la mort et de la résurrection de Jésus est le sommet de la vie chrétienne, et la source d’une espérance et d’une force nouvelle pour les hommes et les femmes de toute la terre.

Cette année, une heureuse coïncidence de calendrier permet aux Chrétiens – anglicans, arméniens baptistes, catholiques, évangéliques, luthériens, orthodoxes, réformés… – de fêter Pâques le même jour

Veillée pascale à partir de 21 h

La vigile pascale est la veillée nocturne durant laquelle est célébrée la résurrection du Christ la nuit du samedi au dimanche. C’est la « Mère de toutes les liturgies », le cœur et le sommet de l’année liturgique. Elle débute vers 21 ou 22 heures parfois par un grand feu, lumière du Ressuscité partagée entre tous. Pendant cette célébration, les catholiques renouvellent les promesses de leur baptême. Les adultes demandant le baptême (les catéchumènes) sont traditionnellement baptisés dans leurs paroisses pendant la veillée pascale.

Dimanche de Pâques à Paris:
7h30 : célébration œcuménique sur la Place de la Défense
11H30 : Messe solennelle de la Résurrection
présidée par le cardinal André VINGT-TROIS,
Dimanche de Pâques
Année C
Il n’est pas facile de croire que Dieu soit capable de donner la vie éternelle à ce qui était mort, d’accorder son pardon sans condition à celui qui avait commis l’irréparable, de renouer ce qui semblait irrémédiablement perdu, de proposer une issue là où tout semblait définitivement bloqué. Et pourtant c’est ce qu’accomplit l’amour de Dieu en ressucitant Jésus d’entre les morts, et c’est dans cette joie profonde que sont entrés les disciples de Jésus il y a deux mille ans. Après eux, des générations de chrétiens à travers les siècles, des hommes et des femmes comme vous et moi, se sont laissés saisir par cette Bonne Nouvelle qui a transformé leur vie. Puissent-ils en témoigner toujours au milieu du monde !
La réssurection n’est pas une sortie imaginaire du monde réel, mais le surgissement de la vie même de Dieu au beau milieu de nos existences.

† André cardinal VINGT-TROIS
Archevêque de Paris
Le matin du Premier Jour

Le Matin du Premier Jour, c’est une femme qui est la première debout. La première à sortir dans la nuit.

Marie-Madeleine s’est mise en route pour aller embaumer le corps d’un mort. Elle n’imaginait pas qu’elle avait rendez-vous avec un VIVANT : Jésus, premier RESSUSCITé d’entre les morts.

La première heure, c’est celle qui sépare le jour de la nuit. C’est elle qui pousse la porte d’un nouveau jour. Comme si elle voulait remettre le monde en marche. Comme si elle ouvrait un passage, une « PÂQUE », permettant au soleil d’inonder le monde de sa lumière.

Dans une de ses œuvres, Saint-Exupéry nous offre une image de ce combat de toute vie entre la lumière et les ténèbres.
« Sur le champ d’un paysan s’élevait une cabane délaissée depuis longtemps. Un jeune plant d’olivier avait été pris dans ce piège et il avait dû croître en aveugle dans cet enfermement. Son tronc noueux, ses branches torsadées, demeuraient les témoins du long combat qu’il avait dû mener, en tâtonnant, pour rejoindre la lueur que laissait filtrer, à certaines heures, une petite lucarne située sous le toit. Et puis, un jour, il avait jaillit à travers cette brèche vers la lumière, vers la vie, vers le ciel ».

Sans doute célébrons-nous Pâques tous les ans. Mais si ces célébrations font mémoire d’un événement nous apportant la seule réponse aux attentes et aux questions de notre vie, la Pâque du Christ demeure le seul été sur lequel la nuit ne gagnera jamais.

Frère Gilbert Duval-Arnould

Homélie du Dimanche de Pâques

p

Source lumineuse
Dimanche de Pâques
4 avril 2010
Jn 20, 1–9 / Lc 24, 13-35

Quand on est perdu -
            - ça vous est déjà arrivé d’être perdu ?

C’est une des expériences les plus universelles qui soit : déjà d’être perdu physiquement, ou géographiquement, je ne sais
pas comment on dit. Perdus dans les bois, dans le désert, dans une ville inconnue, dans la montagne, dans une foule : il suffit d’une immensité ou d’un manque de visibilité. C’est le principe des labyrinthes : on tourne sur soi-même. Sans trouver la sortie.

Chacun d’entre vous a fait cette expérience, plus ou moins traumatisante, d’avoir frôlé la disparition. Frôler, car ça s’est bien fini puisque vous êtes là ce soir dans cette église, sachant qu’on peut se perdre physiquement, comme on peut se perdre spirituellement.

Les deux derniers évangiles de Carême racontaient cela : des histoires d’égarement, qui allaient au-delà du moment d’égare-ment, parce qu’ils auraient pu tous les deux en mourir, et le fils prodigue – mon fils qui était perdu, mon fils qui était mort -
et la femme adultère.

Quand on est perdu – et il y a toutes sortes de façons de se perdre, ou d’être perdus, ce qui est quand même la première attitude ou caractéristique des disciples au jour de Pâques,
            - comment fait-on ?

Vous le savez tous : on revient au point de départ.

C’est la consigne donnée aux enfants quand on les emmène dans une foule : tu restes là où tu es perdu ; c’est moi qui reviendrai sur mes pas. Car si chacun bouge, on ne s’en sort plus.

C’est la consigne que je donne aux fiancés que je prépare au mariage : revenez me voir si ça va mal. Non pas parce que je serais un conseiller conjugal, Dieu m’en garde ! mais parce que je leur rappellerais la raison pour laquelle ils se seront mariés : à ma vue déjà, ils se souviendront au-delà de l’engagement qu’ils ont pris, des résolutions envisagées, - ils se souviendront de ce qui a présidé à leur union.

A l’un de ces couples, qui se marie en juin prochain, avec un cousin moine qui célèbrera le mariage, j’ai conseillé d’écrire chaque mois à ce bon moine pour raconter ce qu’ils vivent actuellement de sorte que l’homélie de mariage puisse être un peu personnalisée. Et surtout, ai-je ajouté, gardez copie de ces textes que vous pourrez relire comme naguère les lettres de son ou de sa fiancée. Lisez les lettres à leur fiancée que de très grands écrivains ont publiées, Rainer Maria Rilke, Léon Bloy, ou d’autres : c’est magnifique (pour Léon Bloy, ne regardez pas la photo de sa fiancée – elle est tellement vilaine que les lettres risquent de perdre un peu de leur crédibilité – mais l’amour voit au-delà …).

Parfois, nous relisons, nous prêtres, comme beaucoup de Catholiques peuvent le faire, les notes que nous avons prises lors des retraites spirituelles, notamment les retraites de décision de choix de vie : pour retrouver le sens de l’origine. Dans la vie, il n’y a pas toujours besoin de faire une psychanalyse : il est même rare que ce soit nécessaire ; il suffit le plus souvent de quelques albums de photos, d’un paquet de lettres, et surtout de beaucoup de calme.

La parole des anges aux saintes femmes, ces deux hommes au vêtement éblouissant, est une parole apaisante. Qui fait appel à leurs souvenirs, à des souvenirs heureux : « Rappelez-vous comment il vous a parlé, quand il était encore en Galilée ». Même si l’annonce était rude – « Il faut, disait-il, que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour » - le seul souvenir suffit à relativiser l’émotion présente.

Surtout quand, en l’occurrence, il est le souvenir d’une promesse.

« Alors, elles se rappelèrent ses paroles ». Et l’évangile de cette nuit ajoute : « revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres ».

Quand on est perdu, on revient au point de départ. Et pour les saintes femmes, spontanément,
le point de départ, c’est le groupe des Apôtres, c’est l’Eglise. Pour Pierre ensuite, cela va être beaucoup plus personnel et sans doute intérieur : « il s’en retourne chez lui ».

Quand on est perdu, on revient au point de départ.

Dans son homélie l’année dernière pour la Vigile de Pâques, Benoît XVI avait détaillé les trois symboles par lesquels l’Eglise essaie de donner la signification de la Résurrection : « la lumière, l’eau et le cantique nouveau – l’alléluia ». Ils sont trois symboles du commencement ou du re-commencement. Trois symboles de Vie.

Le premier est la lumière : « La résurrection de Jésus est une irruption de lumière. La mort a été vaincue, le sépulcre est grand ouvert. Le Ressuscité est lui-même la Lumière, la Lumière du monde. Avec la résurrection, le jour de Dieu entre dans les nuits de l'histoire. A partir de la résurrection, la lumière de Dieu se répand dans le monde et dans l'histoire. Le jour se lève ».

Le Pape avait souligné que « la création de Dieu commence par ces paroles : « Que la lumière soit ! » (Gn 1, 3). Là où il y a la lumière, la vie apparaît, le chaos peut se transformer en cosmos. … Dans la Veillée pascale, l'Église lit le récit de la création comme une prophétie. Dans la résurrection, ce que ce texte décrit comme le début de toutes choses, s'accomplit d'une manière plus sublime. Dieu dit à nouveau : « Que la lumière soit ! ».

Benoît XVI l’avait appliqué aux baptêmes qui sont célébrés en cette nuit de Pâques, puisque le baptisé « est alors introduit dans la lumière du Christ ».

C’est vrai de tous les baptisés : nous sommes des êtres de lumière. Avec ce magnifique passage des Cendres que nous avons reçues sur le front au début du Carême, jusqu’à ce cierge que nous tenons en nos mains. A Abraham, Dieu ne montre pas les grains de sable : nous ne sommes pas des grains de sable, mais des étoiles au firmament (Gn 15, 5).

Le deuxième symbole de la Résurrection ne parle pas de ce que nous sommes, mais de ce qui nous entraîne, c’est bien sûr l’eau, symbole très riche, utilisé « comme la source fraîche qui donne la vie, ou aussi comme le grand fleuve d'où provient la vie ».

Quand on veut parler de ce qui est important, on parle de ce qui est au cœur, au centre, de ce qui est à la source – aujourd’hui, on est plus prétentieux, on parle des ‘fondamentaux’ – mais la source désigne l’essentiel, le lieu d’où jaillit la vie.
« Saint Jean nous raconte qu'un soldat avec une lance perça le côté de Jésus et que, de son côté ouvert - de son cœur transpercé -, sortit du sang et de l'eau (cf. Jn 19, 34). L'Église primitive y a vu un symbole du Baptême et de l'Eucharistie qui dérivent du cœur transpercé de Jésus. Dans la mort, Jésus est devenu Lui-même la source ».

Revenir à la source, revenir au point de départ, pour comprendre ce qui m’entraîne, me pousse, me fait vivre. Dieu, Père et Créateur, est la source absolue, qui nous appelle à revenir à Lui. Saint Augustin, dans une de ses lettres, déplorait que beaucoup étaient « davantage portés à admirer les faits qu’à en rechercher les causes » (Epistula 120, 5).

Il n’y a pas besoin d’être perdu pour revenir au point de départ : il suffit de vouloir retrouver l’élan de l’origine.

C’est ce à quoi nous invite « le troisième grand symbole de la Veillée pascale (dont le Pape disait qu’il) est de nature toute particulière ; il implique l'homme lui-même. C'est entonner le chant nouveau - l'alléluia ».

Le cantique nouveau, l’Alléluia de Pâques n’est pas un cri : il est un chant. Une harmonie, dont nous croyons qu’elle est l’harmonie de l’origine, l’ordre voulu par Dieu.

Je connais une image pour représenter cette harmonie – on en abuse parfois dans le domaine féerique, mais c’est une source lumineuse, la Parole de Dieu, qui me dit qui je suis et qui m’entraîne vers Lui. Une nouvelle naissance. La promesse de la Résurrection.

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Pape Benoît XVI

Le Pape expliquait alors que « quand un homme fait l'expérience d'une grande joie, il ne peut pas la garder pour lui. Il doit l'exprimer, la communiquer. Mais qu'arrive-t-il lorsqu'une personne est touchée par la lumière de la Résurrection et entre ainsi en contact avec la Vie même, avec la Vérité et avec l'Amour ? Elle ne peut pas se contenter simplement d'en parler. Parler ne suffit plus. Elle doit chanter. L'acte de chanter est mentionné pour la première fois dans la Bible après le passage de la Mer Rouge. Israël s'est libéré de l'esclavage. Il est sorti des profondeurs menaçantes de la mer. Il est comme né de nouveau. Il vit et il est libre ».

Père Christian Lancrey Javal
curé de Saint-Louis d'Antin

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 1 - 9

Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il
fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. » Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.


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