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SITE INTERNET POUR LES DROITS DE L'HOMME
24 avril 2010

EDITO & HOMELIE:Le vrai berger...

Le Bon Pasteur entre ses brebis, Mosaïque du Mausolée dit de Galla Placidia, Ve siècle, Ravenne.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 27-30

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

l'homélie du curé

Le prêtre veut l'unité
4ème Dimanche de Pâques (Dimanche des Vocations)
Dimanche 25 avril 2010
Jn 10, 27-30

Le Temps pascal est le temps de l’Unité : nous lisons le récit
des Actes des Apôtres, qui raconte le début de l’Eglise, et comment les Apôtres priaient d’un seul cœur ; l’expression revient souvent – ils avaient un seul cœur et une seule âme
(cf. Ac 4, 32). Cela apparaît d’autant plus fortement que le récit, comme la 1ère lecture de ce dimanche, souligne les réactions hostiles que cette unité suscite : toutes les tentatives de division qui viennent du monde, et dont le Christ nous enseigne qu’elles trouvent leur source dans le cœur malade de l’homme.

L’unité est l’aspiration la plus forte du cœur humain. Nous pouvons l’appeler la paix, la concorde, qui est une autre forme d’unité. Nous pouvons l’appeler le bonheur, l’harmonie : tous
ces noms recouvrent le même désir.

La Messe du dimanche est un signe fort de cette unité : le rassemblement est le premier signe de l’Eucharistie. C’est la définition de l’Eglise : nous sommes rassemblés par le Christ. C’est pourquoi la plus grande tristesse est celle de la division, entre nous, entre Chrétiens, entre disciples du Christ.

Et le prêtre est le garant de cette unité. Il y a bien des façons de définir le rôle du prêtre – et un message clair est nécessaire en cette Année du Prêtre, surtout après l’opprobre (la réproba-tion publique) de ces derniers mois, le soupçon jeté sur la ‘profession’.

Ce n’est pas le même message qui doit être porté au monde, et diffusé dans l’Eglise : pour le monde, le prêtre est l’homme de l’Espérance. Celui qui est chargé d’ouvrir à l’Espérance nouvelle et inépuisable de la Résurrection et de la Vie éternelle, en célébrant comme ici les sacrements de la Miséricorde, pour la rémission des péchés, parce que la Miséricorde, le Pardon est la condition de l’Espérance.

Pour le monde, qui a besoin de sens, le prêtre est l’homme de l’Espérance. Mais au sein de l’Eglise, à l’intérieur, ad intra, il est l’homme de l’Unité.

La question nous est régulièrement posée, dans tous les domaines, à commencer par les familles : jusqu’où aller ? Que doit-on accepter au nom de l’unité ? Pour préserver l’unité ? La question est posée par exemple pour l’accueil par les parents catholiques de leurs enfants adultes vivant en concubinage, voire dans des ‘duos’ homosexuels. Ces ‘couples illégitimes’ font entendre le respect de la Loi divine comme un critère : la Loi a pour fonction de protéger de l’Unité. Et le prêtre, en bon docteur de la Loi, lui est fidèle, pour autant que l’on ne se méprenne pas sur cette Unité.

La relation à l’Unité n’est pas la même qu’à l’Espérance : homme d’Espérance pour le monde, homme d‘Unité pour l’Eglise, le prêtre n’entretient pas la même relation à l’une et l’autre : il reçoit l’Espérance comme une grâce et une vérité à annoncer. Tandis qu’il ‘n’aime’ pas l’unité ; il la veut : c’est un commandement, une obligation pastorale, et doctrinale.

Nous connaissons deux formes parfaites et absolues de l’Unité : la Trinité sainte, et le mystère
de l’Incarnation. De cette deuxième forme, l’unité des deux natures, divine et humaine, en une seule personne, le Christ, je vous parlerai dimanche prochain : restons pour aujourd’hui sur l’unité de la Trinité.

« Je n’ai pas commencé de penser à l’Unité que la Trinité me baigne de sa splendeur. Je n’ai pas commencé de penser à la Trinité que l’unité me re-saisit ». Voilà ce que pouvait s’exclamer saint Grégoire de Nazianze (cité par le Catéchisme).

L’unité du Père et du Fils et de l’Esprit est une unité parfaite puisque « chacune d’elles est Dieu tout entier » (CEC 253) : la distinction des personnes ne divise pas cette unité, puisqu’elle réside dans les relations qui les réfèrent les unes aux autres (CEC 255).

L’unité de la Trinité est vivante et spirituelle : elle est une relation spirituelle de don de la vie (d’engendrement du Fils par le Père) et de témoignage d’amour (par l’Esprit). Cette relation spirituelle dit la vérité de l’être, de tout être, au-delà des biens sensibles.

Elle est une relation d’engendrement : elle signifie qu’il n’y a d’unité possible que là où est reconnue l’autorité – en l’occurrence parfaite, du Père, source de l’amour et maître de justice.

Le principal écueil sur lequel nous butons est l’égalité du Père et du Fils. L’égalité des personnes. Nous en avons ce dimanche une expression évidente, sur la supériorité du Père – Mon Père, dit Jésus, « est plus grand que tout » - que nous retrouverons dans deux dimanches de façon encore plus paradoxale : « Le Père est plus grand que moi ».

Quelle est donc cette égalité, que le Fils a vécue dans la soumission au Père ?

Notre difficulté vient du fait que l’esprit humain, l’intelligence pense en quantités : « combien ? ». La plupart des (mauvaises) questions posées à Jésus relèvent de ce travers : dans combien de temps (vas-tu te manifester) ? Combien de fois (dois-je pardonner) ? De là vient notre objection à l’égalité, dans la différence des besoins : il y en a qui ont besoin de plus dormir, de plus d’heures de sommeil que d’autres, de plus manger, de plus parler, de plus de signes d’affection etc.
Nous oublions que l’égalité touche à l’essentiel : au besoin de manger, de dormir, de communiquer, d’être aimé.

Combien ?

Devenir prêtre, surtout quand on vient de la société civile, c’est sortir de cette logique quantitative, de mesure, et tôt ou tard de jugement, sortir surtout de cet esprit de rivalité.

Car le contraire de l’égalité, c’est la rivalité. L’adoration du Père n’est pas une rivalité pour le Fils. Et le mystère trinitaire a une application immédiate et concrète pour notre vie religieuse, dans notre accueil des autres confessions, et des autres croyants. L’adoration véritable, en esprit et en vérité, n’est pas une rivalité pour un croyant. Mais une joie. Nous le vivons pareillement à chaque Messe, dans chaque église ou lieu de célébration : il n’y a pas d’endroit où la Messe soit ‘mieux’ qu’ailleurs ! C’est l’unique Sacrifice du Christ.

La cause de nos rivalités est la jalousie et la peur de manquer. Il est d’usage, dans notre jargon d’Eglise, de parler d’amour captatif, qui tend à s’approprier l’autre. La peur de manquer se révèle de façon remarquable dans l’Histoire du Salut et la détresse du peuple juif au désert : à peine sorti, libéré d’Egypte, il se met à murmurer et à regretter sa situation antérieure : il a faim. Et Dieu envoie la manne. Dont la particularité est d’être donnée chaque jour, sans possibilité de faire des réserves ! Il en va de même de l’Eucharistie : on ne stocke pas la grâce ! Il en va de même de notre prière pour les Vocations, en ces temps de pénurie de prêtres : nous avons peur de manquer ! Nous avons peur que d’autres religions aient plus de succès, une plus forte croissance … Quelle est donc notre Espérance ?

Devenir prêtre, célébrer sacramentellement le mystère de la Trinité sainte à chaque Messe, comme aux baptêmes ou en confession, c’est croire à l’égalité des personnes dans l’importance et le sacré de chaque être.

Chaque personne qui vient doit être aimée pour elle-même. Chaque personne est la brebis perdue que le bon Pasteur est allé chercher.

Le mystère de la Trinité dit la véritable égalité, où aucune ne vit sans l’autre : je ne peux pas vivre sans elle, sans lui, sans l’autre. Le Père n’existe pas sans le Fils, ni le Fils sans le Père, ni sans l’Esprit. Elles existent dans l’amour : j’ai besoin de toi.

Si demain matin, à la messe que j’irai célébrer, il n’y a pas cent, il n’y a pas cinquante, il n’y a
pas dix, il n’y a pas cinq, s’il n’y a qu’une seule personne présente, je ne dirai pas et je ne penserai jamais que ce n’est pas assez. Elle sera là, comme je suis là pour Dieu, et c’est bien assez. Voilà ce que le Christ a vécu pour chacun de nous, pour que nous le vivions à notre tour les uns pour les autres. Comme le dit symboliquement le Livre de l’Apocalypse, la 2ème lecture
de ce dimanche : « L’Agneau sera leur Pasteur ».

Père Christian Lancrey Javal
curé de Saint-Louis d'Antin

Lecture du livre des Actes des Apôtres 13, 14...52

Paul et Barnabé étaient arrivés à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils allèrent à la synagogue. Quand l'assemblée se sépara, beaucoup de Juifs et de convertis au judaïsme les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester fidèles à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent tant de monde, ils furent remplis de fureur ; ils repoussaient les affirmations de Paul avec des injures. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C'est à vous d'abord qu'il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. C'est le commandement que le Seigneur nous a donné : « J'ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le Salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. »
En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi, la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Mais les Juifs entraînèrent les dames influentes converties au judaïsme, ainsi que les notables de la ville ; ils provoquèrent des poursuites contre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient pleins de joie dans l'Esprit Saint.

édito
du Dimanche 25 avril 2010

4ème Dimanche de Pâques
Journée mondiale de prière pour les Vocations
Année C


Jésus donne la Vie éternelle à ses brebis

Notre Seigneur s’est beaucoup préoccupé du sort des brebis, selon l’Écriture Sainte. Toutefois, Jésus n’avait aucun intérêt particulier à prendre soin de ces animaux. Le berger à qui le Christ s’identifie n’a qu’un but : celui de les faire paître dans des prés d’herbe tendre. Le berger s’active sans esprit de rentabilité, et les brebis en s’engraissant n’ont pas d’autre fonction que de faire la joie de leur pasteur.

Mais si les brebis n’ont pas de rôle à jouer, qu’en est-il de nous ? Avons-nous un rôle à jouer, et quel est le but recherché par Dieu en nous accordant la vie éternelle ? Aucun, sinon son plaisir. Notre fonction sur cette terre est donc de remplir Dieu de bonheur. Aux yeux de Dieu la réalité du monde peut se conjuguer en d’autres termes et Jésus privilégierait sûrement les mots d’amour et de partage à ceux de rentabilité et d’efficacité.

Jésus simplement nous rappelle que le but de notre vie est de plaire à Dieu. Et Dieu, quant à lui, se réjouit quand les choses vont bien, il se réjouit quand la terre tourne correctement sur son axe et que les choses se passent parmi les hommes comme il le souhaite. Pour cela il faut que le respect de l’autre, l’amour du prochain, le partage des biens, la paix et la justice sociale soient au centre de nos activités et de nos soucis.

Dieu est allé plus loin encore que ce que nous pouvions imaginer. Il nous propose d’entrer dans l’éternité et de vivre dès maintenant d’une vie qu’il nous promet éternelle. Tous ceux qui croient en Dieu et qui ont compris que l’enseignement de Jésus Christ est l’expression même de la volonté de Dieu ne mourront pas, car ils sont déjà passés de la mort à la vie, selon l’expression même du Christ.

Dieu a fait des hommes ses partenaires sur terre pour qu’ils prodiguent autour d’eux leur capacité à aimer et à vivre en harmonie avec les autres ; c’est à cause de cette capacité que l’Écriture dit qu’ils sont faits à l’image de Dieu « Le Père et moi, nous sommes un », dit-Jésus ; et nous en Christ nous sommes un avec Dieu.

Père Philibert Madrandele

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